THOMAS SAMSON / AFP
Francois Bayrou photographié à Matinon le 26 juin 2025
POLITIQUE – « Des choses dérisoires, et honteuses. » François Bayrou ne décolère pas contre Mediapart, qui a épinglé cette semaine le projet de travaux rénovation de son bureau à la mairie de Pau pour 40 000 euros, alors que le Premier ministre est en pleine campagne pour défendre ses 44 milliards d’euros d’économies.
Les travaux, intégralement payés sur fonds publics, n’ont pas encore commencé mais ont été autorisés par un arrêté municipal en date du 28 juillet.
Une polémique que l’édile de Pau juge, dans une interview publiée ce dimanche 31 août dans le quotidien régional Sud-Ouest, « insultante ». « Tout ceci est complètement dingue ! À l’hôtel de ville, on a refait tous les bureaux, toutes les salles de réunion, la salle des mariages, etc. Le seul bureau qui n’a pas été fait, parce que j’ai souhaité que les autres aient la priorité, c’est celui du maire. Un bureau qui a plus de trente ans et qui tombe en ruines », défend le Premier ministre.
Selon les chiffres transmis à l’AFP par la mairie de Pau, ces 40 000 euros correspondent à « la dernière phase de travaux très importants démarrés en 2017 » au sein de l’hôtel de ville. Bâtiment néoclassique du XIXe siècle inscrit aux Monuments historiques depuis 2017, ce dernier a fait l’objet d’une « requalification des façades » et d’une modernisation de l’accueil et de plusieurs services.
Les travaux du bureau du maire, qui n’ont « pas débuté », consistent en une « réfection mineure », précise la mairie, qui souligne que leur montant ne représente que 0,88 % du chantier d’un coût total de 4,61 millions d’euros TTC.
« Cette polémique est insultante », insiste François Bayrou dans Sud-Ouest, évoquant un chantier « considérable ». « Il y a des problèmes électriques importants, le plancher a été dissimulé sous du stratifié, il faut tout reprendre […]. Quand on a tout essayé pour abattre quelqu’un, on va chercher des choses dérisoires, et honteuses », a-t-il lancé.
En mai, le Premier ministre s’en était déjà pris à Mediapart, qui l’accuse depuis des mois de mensonge ou d’intervention auprès de la justice dans l’affaire des violences physiques et sexuelles au collège-lycée de Bétharram. « Je ne lis pas Mediapart, c’est une hygiène personnelle », avait alors déclaré l’élu béarnais devant la commission d’enquête parlementaire créée après le scandale.