« Magnifique », « Du jamais vu », « C’était sublime, j’en ai les larmes aux yeux », « J’avais l’impression d’être dans un rêve »… Ce samedi soir, les éloges pleuvent autant que les couleurs sur la place Kléber qui accueillait Tawa, l’un des spectacles les attendus de cette dixième édition du FARSe. Cette œuvre, pensée comme un moment de rêve collectif, a été écrite et mise en scène par Stéphane Girard et Camille Beaumier, interprétée par la compagnie Gratte Ciel.

À 21 heures, des milliers de spectateurs se sont pressés autour d’une étonnante scène ovale à étage, surplombée d’une structure suspendue à plus de 45 mètres du sol et dont le cordage rappelle les attrape-rêves, comme un signe annonciateur du voyage onirique que s’apprêtent à offrir les artistes. Alors que les projecteurs s’allument, de lourds sons de percussions se font entendre, des circassiens aux costumes chamarrés apparaissent et commencent à évoluer sur cette magistrale structure.

Un voyage onirique inspiré par les rituels du monde

Alors que certains se juchent sur d’étonnants pics mouvants, un musicien et une chanteuse prennent place au premier niveau de la structure. Au-dessus, des acrobates se regroupent juste avant que l’une d’eux ne s’envole. Semblant être attachée par les cheveux, elle danse et se contorsionne dans l’air, accompagnée par les applaudissements d’une foule fascinée.

Avec fluidité et poésie, les numéros se succèdent entre terre et ciel, danse et chants. Pensée comme un grand rituel aérien, cette performance fait référence aux “voladores” (hommes volants) du Mexique précolombien, aux attrape-rêves amérindiens et à la danse soufie, découverts lors des voyages de la troupe.

Soudain, le tonnerre gronde et les lumières frémissent. Une pluie de confettis chamarrés et une avalanche de serpentins multicolores se répandent sur le public  ! Cris de joie, sourires et yeux pétillants rappellent l’euphorie que la compagnie avait déjà provoquée lors de son dernier spectacle.

Alors que Tawa s’achève, de nombreux regards restent braqués sur la scène qui, changée en un immense mobile coloré, est devenue une œuvre d’art à part entière. Les enfants s’empressent de ramasser le plus de confettis dans leurs bras. Certains s’en recouvrent entièrement, d’autres entament une joyeuse bataille. Les adultes ne sont pas en reste et accrochent des serpents colorés dans leurs cheveux.

Le public ébloui vibre à l’unisson

« Les artistes faisaient corps avec l’air, c’était superbe », salue Justine, 19 ans, encore émue. « J’ai adoré le mélange des arts. Le cirque, la danse, le chant, la musique, les jeux de lumière, de fumée, les costumes… tout était magnifiquement réalisé et accordé », félicite Alice, 28 ans. « Cette explosion de couleurs en plein air, c’était le clou du spectacle ! », s’exclame Didier, 65 ans, venu assister au show en famille. « Les ombres semblaient danser sur la façade du bâtiment, ça apportait beaucoup de poésie », ajoute Duke, un touriste tombé par hasard sur le spectacle.

Puis de la musique retentit de l’autre côté de la place. C’est le joyeux orchestre de LGMX, bien décidé à poursuivre la fête. De la contemplation poétique, le public passe à la danse. Avant de se noyer dans la foule, Alice lance : « La dernière fois, on avait vu des plumes dans la ville pendant une semaine ! Peut-être que ça fera pareil avec les confettis. En-tout-cas, ce spectacle restera inoubliable. »