En Europe, l’industrie des loisirs (parcs à thème, aquariums, zoos, musées interactifs, centres indoor ou encore parcs aquatiques) génère à elle seule 126,6 millions d’euros de retombées économiques totales (directs et indirects) et soutient près de 870 000 emplois. Cette industrie dynamise les économies locales en irriguant les territoires et en créant de l’emploi non délocalisable. Ainsi, une étude réalisée à l’échelle française par Xerfi, confirme que ses 650 parcs de loisirs répartis sur son territoire accueillent chaque année plus de 70 millions de visiteurs et génèrent un chiffre d’affaires estimé à 4 Md€.

Un secteur structurant et transversal

Loin de l’image du divertissement superficiel, les parcs d’attractions structurent des filières économiques entières. Autour de sites touristiques majeurs gravitent des chaînes d’approvisionnement : hôtellerie, restauration, transports, BTP, sécurité, numérique, industries culturelles,etc…

Cette dynamique est soutenue par des investissements colossaux : ainsi le Futuroscope a lancé en 2024 l’Aquascope, un parc aquatique à 57 millions d’euros, dans le cadre d’un plan d’investissement global de 225 millions sur 5 ans. Et cette année, il a ouvert, Mission Bermudes, son projet le plus ambitieux pour lequel il a investi 25 millions d’euros.

Le Parc Astérix, n’est pas en reste ! Il devrait ouvrir prochainement sa dernière attraction Cétautomatix, une nouvelle montagne russe familiale dont le budget est estimé entre 15 et 20 millions d’euros. Il prévoit aussi d’ouvrir dans les 2 années à venir, son quatrième hôtel avec une capacité de 300 chambres.

Les parcs favorisent la revitalisation territoriale et la saisonnalité, en créant des emplois qualifiés dans des zones parfois peu industrialisées. Ils stimulent par ailleurs l’innovation comme l’immersion, la réalité augmentée, la logistique intelligente tout en captant des touristes sur des séjours multiples et générateurs de dépenses dans tout l’écosystème local.

Un ancrage local fort

L’industrie européenne des loisirs est profondément ancrée dans les territoires. En France, des destinations comme le Puy du Fou, le Futuroscope, le Pal ou Nigloland démontrent que l’attractivité ne se concentre pas uniquement sur la capitale ou les grandes agglomérations. Ces sites jouent un rôle de stabilisateur démographique dans les zones rurales, attirent de jeunes actifs, soutiennent l’apprentissage et la formation, et contribuent à faire vivre les commerces de proximité.

Une croissance durable et résiliente…

Malgré les crises successives (sanitaire, énergétique, inflationniste), l’industrie des loisirs a fait preuve d’une résilience remarquable. Les investissements se sont poursuivis dans de nouvelles attractions, des technologies immersives, valorisant la sobriété énergétique et la mobilité douce. Le secteur a anticipé également les évolutions sociétales en matière d’inclusion, d’accessibilité, de sécurité et de diversité des publics. Ainsi, les visiteurs sont revenus en force : en 2024, le Parc Astérix et le Puy du Fou ont battu des records d’affluence en dépassant pour la première fois la barre des 2,8 millions d’entrées.

portée par l’innovation

Loin de se reposer sur ses lauriers, l’industrie des loisirs est en pleine mutation. Les investissements dans les technologies immersives (réalité virtuelle, intelligence artificielle) et les engagements en faveur de la durabilité renforcent son attractivité. En Europe, les parcs d’attractions investissent massivement dans des expériences innovantes et des infrastructures éco-responsables, répondant aux attentes d’un public toujours plus exigeant. En France, le plan France 2030, qui soutient l’innovation industrielle, pourrait amplifier cette dynamique en finançant des projets liés au tourisme et aux loisirs durables. Cette capacité d’adaptation positionne le secteur comme un acteur clé de la transition économique et écologique.

L’Europe doit soutenir ses champions du loisir

Aujourd’hui, au-delà des sensations fortes, l’industrie des parcs d’attractions et de loisirs s’impose comme un acteur clé de l’économie européenne, à la fois levier d’attractivité territoriale et générateur d’emplois, tout en accélérant sa transition vers des modèles plus durables et plus que jamais connectés. En soutenant cette industrie, les décideurs publics peuvent s’appuyer sur un allié de taille pour développer la réindustrialisation, l’emploi territorial sans oublier les enjeux liés au développement durable comme la décarbonation.