Dernières voitures, dernières barrières qui se lèvent, derniers tickets. Le parking Vilaine à Rennes jouait son dernier acte ce dimanche 31 août. Vers la fin de journée, quelques voitures quittent le lieu avant que le rideau ne se baisse. « On a vu que ça allait fermer, donc on part avant », se pressent Maryse et sa fille Annabelle, deux Vendéennes qui viennent ici seulement pour la deuxième fois.
À côté de sa voiture, Marina est juste de passage. Elle utilise de temps en temps le parking le week-end. « Je viens juste le temps de prendre un café avec ma fille », explique-t-elle. Mais concernant le chantier qui s’amorcera en octobre, elle s’interroge : « Je sais que ça ferme, mais je ne connais pas trop le projet. Ils vont découvrir le parking, c’est ça ? »
Un avis partagé
Théo, Héloïse, Zoé et Nina sont sur le point de partir. Sur le futur du lieu, ils ont un avis partagé. Pour ce petit groupe, qui utilise souvent le dimanche le parking, sa destruction « ne dérangera pas les jeunes, car on a l’habitude de prendre les transports en commun, mais pour les personnes âgées, ça va être plus difficile. Ils ont moins le réflexe ». Eux, envisagent déjà de se garer les prochaines fois « sur le parking souterrain de la place Hoche ou des Lices ».
Le parking semble bien vide ce dimanche 31 août. (Le Télégramme/Jean-François Chesnay)
Maryse et Annabelle, les deux Vendéennes ont eu le temps de prendre connaissance un peu des travaux avant de venir. Elles aussi sont mitigées. « Le projet a l’air bien, avec plus de végétalisation, mais à chaque fois que nous sommes venus, il y avait plein de monde. Sans solution de secours, ça risque d’être difficile de se garer. »
Immortaliser le moment
Sur son Solex, Jacques a fait le déplacement exprès de Mordelles, à quelques kilomètres de Rennes. « Je voulais circuler une dernière fois dessus » et faire une photo avec son bolide. Le septuagénaire a travaillé pendant des années dans un restaurant du centre-ville. « J’ai toujours connu ce lieu, j’ai vu les travaux et les constructions autour ».
Pour la petite histoire, en janvier dernier, il a pu voyager en dessous du parking : « J’ai rêvé pendant longtemps de faire ça en canoé. J’ai pu voir comment c’était dessous. » Lui espère qu’une fois le goudron enlevé, « il y pourrait y avoir un peu plus de fraîcheur en ville. »
Des retardataires
Si quelques usagers s’en vont, certains font le choix inverse et se garent sans faire attention. Une feuille indique pourtant que le lieu sera interdit au stationnement dès le lendemain. « Je ne suis pas au courant », lance un automobiliste âgé, assez pressé en fin d’après-midi.
« Fermeture définitive » indique quelques feuilles sur les bornes. (Le Télégramme/Jean-François Chesnay)
Un couple se gare sur les coups de 19 h. « On va au restaurant. On ne savait pas du tout que ça allait fermer. » D’autres tentent le coup, sans savoir l’heure de fermeture du parking. Jacques observe la scène. « Il y a sans doute un manque de signalisation. Je n’ai rien vu, pas de grand panneau. » Pour lui pas de souci, son souvenir immortalisé, il enfourche son solex et quitte une dernière fois le parking Vilaine.