À une semaine du vote de confiance qu’il a sollicité le 8 septembre à l’Assemblée nationale, le premier ministre s’est exprimé ce dimanche soir sur les quatre chaînes d’information en continu.
Le calendrier est serré. À la veille d’une semaine décisive pour le vote de confiance qu’il a convoqué le 8 septembre à l’Assemblée nationale sur son diagnostic du surendettement du pays (3300 milliards d’euros) – et sur les efforts à consentir pour y remédier -, le premier ministre abat ses dernières cartes. Et joue son va-tout. À ce stade, sa chute paraît inéluctable : la gauche et le Rassemblement national (RN), qui disposent d’une majorité arithmétique à la Chambre basse, sont bien décidés à le renverser. Face à cette perspective, le premier ministre cherche à prendre l’opinion publique à témoin, en multipliant les interventions médiatiques.
Après ses discours à la rentrée de la CDFT, du MeDef, sa prise de parole lors de la foire agricole de Châlons-en-Champagne, puis une interview au «20 heures» de TF1, le chef du gouvernement a accordé ce dimanche soir un long entretien aux quatre chaînes d’information en continu. Estimant que les «jours à venir» sont «cruciaux», il s’est refusé à dire «au revoir» aux Français, comme l’y exhortait le premier secrétaire du PS Olivier Faure, et à «abandonner les combats» qu’il dit «mener depuis des années» et «continuera à mener après». À ses yeux, la «question» en jeu n’était pas «le destin du premier ministre» mais celle du «destin de la France», estimant qu’«il n’y a aucune politique courageuse possible» sans «l’assentiment minimal des Français et de ceux qui les représentent» sur la dette.
L’occasion également de s’en prendre aux Insoumis, qui boycotteront avec leurs partenaires écologistes le cycle de négociations qu’il ouvrira dès lundi à Matignon avec les chefs de partis politiques et de groupes parlementaires. «Persuadé» que «ça peut bouger» positivement d’ici au 8 septembre, il a surtout mis en garde contre «une période de désordre, de chaos» dans l’hypothèse inverse. D’autant qu’il existe selon lui «des forces politiques qui veulent le chaos, et qui pensent que c’est sur le chaos qu’on construit la révolution.» Dans son viseur : Jean-Luc Mélenchon, pour qui «le chemin, c’est de tout conflictualiser». Sans répondre directement à cette attaque, le fondateur de La France Insoumise a accusé sur X le premier ministre de «mentir pour affoler les marchés financiers» et d’être «misérable».