Décaler la rentrée scolaire de vingt-quatre heures. L’apprendre parfois totalement par hasard la veille. La décision du préfet des Bouches-du-Rhône a pour le moins surpris les personnels de l’Education nationale et les parents d’élèves qui profitaient de leurs dernières heures de vacances avant la grande reprise ce dimanche.
Des parents qui comme Deborah dont le fils entre en moyenne section à Aubagne avait passé la matinée à soigneusement préparer les affaires d’école: « on a étiqueté tous les habits, préparé le sac, la tenue. Mon fils est déçu car il avait hâte de retrouver tous ses amis ». Mais Deborah s’estime chanceuse, enseignante, elle pourra garder son fils lundi 1er septembre.
« C’était tout bien cadré et là, il faut tout réorganiser »
Alexandra, elle, se préparait déjà à une rentrée chargée : ses jumeaux de six ans rentrent en CP à Beaudinard, son fils aîné, en 6e à Aubagne. « C’était tout bien cadré et là, il faut tout réorganiser », explique-t-elle. Comme son mari, Alexandra travaille à son compte, dans les travaux publics et le nettoyage. Son mari avait décalé un déplacement professionnel à mardi pour qu’ils puissent ensemble accompagner les trois enfants. C’était ensuite lui qui était chargé de récupérer l’aîné au collège à 13h30 puis les jumeaux à 16h30.
« Il ne peut pas repousser son départ en déplacement donc dès mardi matin, je suis seule pour la rentrée. J’avais organisé toute ma semaine en fonction de mes enfants. Je vais décaler mes clients mardi. Je devais commencer à 8h30 », assure-t-elle, avant de reprendre, « je comprends la décision. C’est une sécurité pour les enfants. Mais j’espère qu’il pleuvra vraiment parce que là, on me met en galère. »
Dans la même école que ses jumeaux, Marine devait s’occuper de la rentrée de son petit dernier en petite section, de sa deuxième en CM1 alors que son aînée rentrait en 6e au collège de Roquevaire. Une rentrée chargée mais aussi spéciale car elle correspondait à sa reprise du travail après un congé parental. Marine a repris jeudi 28 août. « Je m’étais arrangé avec les deux papas de mes enfants et le papy », détaille-t-elle.
« Je ne peux pas demander à mes collègues de me remplacer »
Son dimanche après-midi était donc consacré à joindre tout ce petit monde pour trouver comment amener ses trois enfants à l’école en temps et en heure. D’autant plus que sa fille en 6e ne fera finalement sa rentrée que le jeudi matin.
Chez Emilie à Gardanne, c’est une rentrée en très petite section qui se profile pour son fils de 2 ans et demi… Et une grosse déception à la clé. « Mardi quand il fera sa rentrée, je serai au travail de 8h30 à 18h30. Du jour au lendemain, je ne peux pas demander à mes collègues de me remplacer. J’avais déjà loupé sa rentrée en crèche, je vais louper celle de l’école aussi. Pour moi, cette rentrée, c’est une grande étape. »
Mais heureusement pour certains parents, l’entraide bât son plein. C’est le cas de Laetitia à Peyrolles-en-Provence. Lundi, elle gardera ses trois enfants qui devaient rentrer en 6e, CM2 et petite section. « Je garderai également les deux enfants de ma voisine qui elle maîtresse dans un autre département doit aller faire sa rentrée ! Une autre de nos voisines travaillant dans le privé ne peut prendre sa journée donc nous allons nous relayer pour garder ses enfants. »
Une organisation efficace et bien rodée. « Heureusement nous habitons un super village où nous essayons d’être toujours là les uns pour les autres ! » Et mardi, Laetitia a prévenu son chef, elle ne sera pas là pour assurer la rentrée. Une bonne fois pour toutes.