Après la défaite dans l’Olympico, le gardien marseillais a pointé du doigt un fait de jeu décisif. Entre les lignes, ses mots sonnent comme une critique à peine voilée envers un de ses coéquipiers.
L’Olympique de Marseille est tombé à Lyon (1-0), et les têtes étaient basses au coup de sifflet final. Rapidement réduit à dix, l’OM a subi pendant une grande partie du match avant de céder en fin de rencontre. Au micro de Ligue 1+, le gardien Geronimo Rulli a analysé à chaud cette nouvelle déconvenue. Et ses mots, derrière une apparente lucidité, ont une résonance toute particulière dans le contexte actuel du vestiaire marseillais.
« Le carton rouge était très évitable »
Le tournant du match, tout le monde l’a vu : l’expulsion de CJ Egan-Riley dès la 29e minute. Sur ce fait de jeu, le gardien argentin n’a pas tourné autour du pot. « Le carton rouge était très évitable », a-t-il lâché, avant d’ajouter : « À ce moment-là, le match a changé en faveur de Lyon. » Une phrase courte, factuelle, mais qui sonne comme une charge. En pointant l’erreur de son jeune coéquipier, Rulli ne se cache pas. Il désigne, subtilement mais sûrement, un responsable.
Cette sortie médiatique n’est pas anodine. On se souvient qu’il y a quelques semaines à peine, après la défaite à Rennes, c’est une sortie du même Rulli, agacé par le comportement de certains, qui avait mis le feu au vestiaire et déclenché l’altercation qui a conduit à la mise à l’écart d’Adrien Rabiot et Jonathan Rowe. L’affaire l’avait tellement touché qu’il aurait même songé à quitter le club.
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Rulli, le pompier pyromane ?
Manifestement, l’épisode ne lui a pas servi de leçon. Alors que le vestiaire a besoin de sérénité, le voilà qui remet une pièce dans la machine en ciblant publiquement un partenaire. On peut y voir la franchise d’un leader qui dit les choses. On peut aussi y voir la maladresse d’un joueur qui ne mesure pas l’impact de ses paroles. Ou pire, une tendance à se dédouaner en montrant les autres du doigt.
On connaît la chanson : quand un vestiaire est fragilisé, la moindre étincelle peut relancer l’incendie. En s’exprimant de la sorte, Rulli prend le risque de tendre à nouveau l’atmosphère. Il demande à ses coéquipiers de « chercher la solution plus vite sur le terrain », mais la première solution serait peut-être de laver son linge sale en famille. Car à force de jouer les pompiers pyromanes, le gardien argentin pourrait bien finir par se brûler lui-même.