La question est provocatrice. Mais en ayant remporté trois Brennus consécutifs (2023, 2024, 2025) – auxquels il convient d’ajouter ceux remportés en 2019 et en 2021 – les Toulousains sont en course pour un retentissant quadruplé. Une performance historique qui avait été réalisée au milieu des années 90 (1994, 1995, 1996, 1997) par le club le plus titré de France. L’équipe d’Ugo Mola, qui enregistrera les retours de blessures d’Antoine Dupont et Peato Mauvaka dans les mois à venir, apparaît comme l’une des principales prétendantes à sa propre succession.

L’avis de Jonathan Wisniewski : « Qui est capable de battre Toulouse au regard de sa profondeur d’effectif, de sa capacité à maîtriser les doublons, à gagner les matchs importants ? Il y a des outsiders, mais à l’image de l’UBB, cette équipe a un temps d’avance. Je ne la crois pas menacée par l’usure. Elle est taillée pour tout dévorer. S’il y a un point de vigilance, c’est que beaucoup de joueurs approchent des 30 ans – Baille, Cros, Ramos… – un âge auquel on ne s’entraîne plus de la même manière, alors que le jeu toulousain est très énergivore. »

« L’UBB est le concurrent évident de Toulouse : je ne sais pas mettre l’un devant l’autre »

2 Enfin la bonne pour l’UBB en Top 14 ?

Championne d’Europe en titre, l’UBB s’est affirmée comme la principale rivale du Stade Toulousain. Une affirmation qui se base autant sur les deux finales perdues face aux champions de France en titre (59-3, en 2024 ; 39-33, en 2025) que sur la qualité de l’effectif et du jeu produit par les Bordelais. L’équipe de Yannick Bru a conservé tous ses atouts dans ses lignes arrière tout en densifiant son paquet d’avants avec les arrivées de Barlot, Woki, Palu et Du Preez. De quoi alimenter son rêve de Brennus.

L’avis de Jonathan Wisniewski : « La première finale (en 2024) avait mis en exergue ce qui manquait à l’UBB : de la fraîcheur et des rotations. Les Bordelais ont réussi à corriger cela, l’effectif a grandi avec l’arrivée de joueurs tels que (Gaëtan) Barlot qui vont amener de la profondeur et du souffle. Bordeaux a tout : un jeu attractif, la qualité des joueurs et le fait d’avoir cassé son plafond de verre en remportant un premier titre. Cette équipe est le concurrent évident de Toulouse : je ne sais pas mettre l’un devant l’autre. »

3 Le Garrec et Niniashvili vont-ils réveiller La Rochelle ?

Double champion d’Europe en 2022 et 2023, le Stade Rochelais a vécu une profonde désillusion en juin dernier : pour la première fois depuis 2018, il n’a pas disputé les phases finales du Top 14. Son effectif XXL qui lui a permis de régner sur la Champions Cup est dit vieillissant. Les arrivées du demi de mêlée international Nolann Le Garrec et de l’arrière géorgien Davit Niniashvili suffiront-elles à le revigorer ?

L’avis de Jonathan Wisniewski : « Les Rochelais ont souffert l’an dernier d’un manque de vitesse et d’énergie, avec un effectif un peu vieillissant en termes de moyenne d’âge. Ils ont ciblé des jeunes guidés par l’envie de gagner. Ces deux joueurs peuvent être les détonateurs de quelque chose. Devant, La Rochelle reste très dense. Leur présence peut leur permettre de remettre de la vitesse derrière et du danger sur les contre-attaques. »

4 L’Aviron, une sensation fait pour durer ?

Première participation aux phases finales de Top 14 et première demi-finale : l’Aviron Bayonnais a frappé fort la saison dernière. Peut-il récidiver lors de celle qui va s’ouvrir samedi prochain ? Les Basques devront digérer le départ de leur ouvreur Camille Lopez, désormais dans le staff. Mais aussi la situation générée par la cohabitation entre Laurent Travers, directeur sportif, et Grégory Patat, manager de l’équipe.

L’avis de Jonathan Wisniewski : « L’Aviron n’est pas une sensation à mes yeux. Regardez le développement des installations, du budget, du recrutement… Les Bayonnais ne se sont pas contentés de lancer la pièce en l’air : tout ce qui est fait est pensé et planifié. Tout un tas de petits items font qu’on ne veut pas s’inquiéter pour cette équipe. La cohabitation Travers – Patat peut-elle fragiliser l’Aviron ? Quand une organisation est déstabilisée, tout le monde commence toujours par s’inquiéter. Mais quand vous avez deux personnes avec un fort caractère, il faut trouver le moyen de s’organiser. »

« Tout est fragile en Top 14. Il y aura un esprit de revanche dans plusieurs clubs »

5 La Section peut-elle viser le top 6 ?

La Section Paloise a franchi une première étape en se qualifiant pour la Champions Cup la saison dernière. Mais c’est bien les phases finales que le club béarnais vise. Peut-il enfin briser ce plafond de verre ?

L’avis de Jonathan Wisniewski : « La Coupe d’Europe fera office de révélateur. Autant vous pouvez lancer des jeunes sur le Challenge, autant vous ne pouvez pas vous le permettre en Coupe d’Europe. L’énergie que vous puisez d’un côté, vous ne l’avez pas de l’autre. La Section est-elle capable de rentrer dans le top 6 l’année où elle découvre cette compétition ? Ils n’en seront pas loin probablement. Mais ce ne sera pas simple. »

5 Toulon, Clermont, Lyon, le Racing… Qui en embuscade ?

Si le Stade Toulousain domine le Top 14 depuis plusieurs saisons, le championnat n’en est pas moins toujours plus disputé : le ventre mou a disparu. Quels outsiders peuvent prétendre au Brennus hormis le champion de France en titre, l’UBB et La Rochelle ?

L’avis de Jonathan Wisniewski : « Tout est fragile dans ce championnat. Mais il y aura un esprit de revanche dans plusieurs clubs. Que ce soit au Racing ou à Lyon. On ne peut pas évoquer ce sentiment pour Toulon, puisque les Toulonnais ont quand même joué une demi-finale et terminé troisième de la phase régulière, mais ils ont quand même envie de revenir dans la bataille avec Toulouse. Le Clermont de Christophe Urios va aussi vouloir enchaîner après sa bonne fin de saison. »

6 Montauban, un promu condamné d’avance ?

Le Top 14 se jouera-t-il à 13 la saison prochaine ? Promu surprise, Montauban avance dans le costume de l’équipe d’ores et déjà condamnée. L’équipe managée par Sébastien Tillous-Borde réussira-t-elle à déjouer ce pronostic ?