Outre-Manche, un ouvrage consacré à la royauté fait la une. Cette fois, pas d’exposé du passé scabreux du prince Andrew, mais des révélations sur la reine Elizabeth II et ses opinions politiques. La souveraine était tenue de rester neutre sur les sujets brûlants qui agitaient la société mais, à en croire Valentine Low, ancien correspondant spécialisé en royauté du Times, elle partageait volontiers son avis dans la sphère privée.

Dans son ouvrage Power and the Palace: The Inside Story of the Monarchy and 10 Downing Street (littéralement : Le pouvoir et le palais : Les coulisses de la monarchie et du 10 Downing Street), dont la sortie est prévue le 11 septembre, l’ancien correspondant a compilé lourds dossiers et petites anecdotes récoltés grâce aux indiscrétions d’anciens conseillers du palais, de fonctionnaires et de responsables politiques.

L’auteur affirme dans son ouvrage, dont il a distillé quelques extraits en avant-première dans les colonnes du Times, détenir la vraie position de la reine Elizabeth II au sujet du Brexit. Sans le nommer, il affirme qu’un ancien ministre de haut rang lui aurait rapporté une conversation eue avec la souveraine à l’approche du référendum. « Nous ne devrions pas quitter l’Union européenne », lui aurait-elle confié. Et d’ajouter : «Mieux vaut rester avec le diable que l’on connait ».

La reine Elizabeth II était une remainer

La reine était donc une remainer et aurait, si elle avait pu, voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne (le souverain ne vote pas, son statut étant supérieur à la politique). Cette affirmation contredit de précédents rapports, dont un publié par le Sun. Lors de la campagne électorale, le tabloïd avait affirmé que la reine soutenait le Brexit, provoquant un vif débat dans le pays. Le journal illustrait son propos en citant un échange que la reine aurait eu en 2011 avec Nick Clegg, alors vice-Premier ministre. « Je ne comprends pas l’Europe », lui aurait-elle dit avant d’affirmer que l’UE allait « dans la mauvaise direction ».

Selon David Cameron, cité par l’auteur, la reine « prenait soin de ne jamais exprimer d’opinion politique, mais on sentait toujours que, comme la plupart de ses sujets, elle pensait que la coopération européenne était nécessaire et importante, mais les institutions de l’Union européenne peuvent parfois être exaspérantes ». L’ancien Premier ministre, au courant de la position de la reine sur le sujet, aurait un temps envisagé de s’en servir comme argument de campagne avant de se raviser.

Mais la politique et « la situation dans le pays » n’étaient pas les seuls sujets sur lesquels la reine s’exprimait dans un cadre privé. L’ancien homme politique George Osborne, « constamment étonné » par la « franchise » de la souveraine, a confié à Valentine Low n’était pas rare qu’elle soit tout aussi « directe » sur « ce qu’elle pensait des individus, y compris des membres de sa propre famille ».