1 Broadpeak, le retour de la croissance
Le spécialiste des technologies de streaming vidéo Broadpeak va mieux. L’entreprise de Cesson-Sévigné (35), à côté de Rennes, avait vu son chiffre d’affaires se dégrader et sa rentabilité virer au rouge en 2023, sous l’effet d’un marché mondial morose. Pour redresser la barre, un plan d’économies est mis en place, avec, au programme, un moindre recours aux prestataires externes et une baisse des effectifs. À fin 2024, Broadpeak comptait 296 collaborateurs, contre 332 an plus tôt.
Après un exercice 2024 atone, l’entreprise voit finalement son chiffre d’affaires repartir à la hausse au premier semestre 2025 : + 26 % à 21,6 M€. Et ce, grâce « à un contrat avec un opérateur européen, client […] depuis plusieurs années ». Pour l’avenir, Broadpeak compte bien poursuivre sur sa lancée et renouer avec la rentabilité. Il mise notamment sur le marché de la publicité digitale, plus ciblée et plus interactive que la publicité classique, pour tirer sa croissance.
2 Kerlink, de nouveau sur de bons rails
Autre entreprise, histoire assez proche. Installé à Thorigné-Fouillard (35), Kerlink commercialise des solutions de réseaux et des services pour piloter les objets connectés. Sous l’effet de la déroute du marché des cryptomonnaies (sur lequel l’entreprise était exposée) et de la baisse des commandes au niveau mondial, la société a enregistré un recul de son chiffre d’affaires en 2023 et 2024, associé à une hausse de son endettement (près de 8 M€ en 2024). En réaction, elle décide de faire des économies, ce qui se traduit notamment par la suppression de 25 postes – ils sont 70 salariés aujourd’hui. Elle revoit aussi sa stratégie commerciale, en ciblant davantage les industriels que les opérateurs télécom et les collectivités. Des changements payants pour la PME, qui affiche un chiffre d’affaires en hausse de 16 % à 7,2 M€ sur les six premiers mois de 2025 et espère bien terminer l’année sur une croissance « solide ». Côté technologies, Kerlink a notamment décidé de miser sur le ferroviaire, en lançant une balise permettant de surveiller les activités de fret en temps réel.
3 OKwind, le soleil brille moins fort
Chez OKwind, l’ambiance est plus morose. Après deux ans de croissance à vitesse grand V, l’entreprise de Torcé (35), connue pour ses panneaux solaires pivotants, a vu son chiffre d’affaires reculer de 31 % en 2024 et sa rentabilité passer en négatif. La faute à un marché perturbé par les difficultés économiques du monde agricole (premier client d’OKwind) et l’attentisme lié à la dissolution de l’Assemblée nationale en France. Début 2025, la situation est toujours compliquée pour OKwind. Au premier semestre, son chiffre d’affaires affiche une baisse de 57 %, à 13,4 M€. Une performance que l’entreprise explique cette fois par « l’évolution du cadre réglementaire et la baisse tarifaire de l’électricité ». Pour renouer avec la croissance « à moyen terme », l’entreprise, qui construit un nouveau siège près de Vitré (35), mise sur le lancement d’une nouvelle offre combinant production d’électricité avec les trackers solaires, stockage par batterie et système de gestion.
4 AMA, toujours dans le dur
AMA, spécialiste des lunettes connectées pour l’industrie et les services, n’est pas encore sorti du tunnel. Créée à Rennes par la famille Guillemot, la start-up a enchaîné trois années de baisse de chiffre d’affaires entre 2022 et 2024, en raison d’un développement plus lent que prévu du marché des solutions de réalité assistée. Face à cette situation, AMA a sorti les gros moyens : suppressions de postes (40 salariés dans l’entreprise en 2024 contre 184 salariés en 2021), nomination d’Étienne Guillemot à la direction générale (Christian Guillemot ne conservant que la présidence), levée de fonds et développement de solutions basées sur l’intelligence artificielle. Jusqu’ici, cette nouvelle stratégie n’a pas encore payé. Au premier semestre 2025, les ventes sont encore en baisse (-8 %, à 1,2 M€). La PME table toutefois sur une augmentation de son carnet de commandes d’ici la fin de l’année.
5 Enensys, déjà la fin des bonnes nouvelles ?
Pendant plusieurs années, l’entreprise Enensys Technologies, qui propose des technologies de diffusion télé et vidéo, a évolué sur un marché compliqué, avec des résultats chahutés. En 2024, l’entreprise de Cesson-Sévigné (35) a fini par relever la tête, portée par un effet « Jeux olympiques », avec un chiffre d’affaires en hausse de 24 % et un résultat net dans le vert. Mais au premier semestre 2025, le chiffre d’affaires a de nouveau dévissé (-35,3 % à 4,9 M€). « Le climat économique mondial tendu, notamment en raison des discussions persistantes autour des droits de douane et des tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient, accentue l’attentisme des donneurs d’ordre et retarde le lancement de nombreux projets », explique Enensys, qui aborde le second semestre « avec prudence ».