« Je suis dégoûté, ça fait quinze ans que j’y mets du cœur, mais rien à faire: je dois fermer. » Christophe Stcherbakoff, directeur du Grand chelem, est écœuré. Son restaurant, au pied de la tour abritant un des centres de loisirs municipaux AnimaNice, boulevard Gorbella, a baissé le rideau au cœur de l’été. Pas de repos, ouverture tous les jours, le restaurateur a vainement tenté de résister: « J’ai dû licencier mes employés, faute de pouvoir les rémunérer. »

Après une séance de musculation, cardio ou tennis, Le Grand chelem proposait aux sportifs de se requinquer. Depuis quinze ans, le restaurant proposait des plats « qualitatifs et traditionnels français ». Mais, « depuis le Covid, l’affluence a décliné, les couverts manquaient et le début d’année 2025 a été catastrophique. »

Se sont ajoutées des difficultés avec le propriétaire des murs, la Ville de Nice. « Depuis toujours, je paye mes loyers au service comptable mais, en 2024, il n’y a eu aucun virement. On m’a dit qu’un changement de personnel était en cours et que tout se résoudrait. En décembre, la Ville m’a demandé 26.000 euros d’un coup, je n’ai pas pu. »

Une situation « tout à fait évitable, objecte Pierre Fiori, conseiller municipal en charge des dix-huit centres AnimaNice. Christophe Stcherbakoff savait que la facture tomberait, c’est un paiement trimestriel. Il fallait anticiper et garder l’argent de côté. »

Problèmes de communication

Ce n’est pas la première fois que le restaurateur avait à se plaindre de la mairie. Durant ces quinze années, « j’ai tout réparé à mes frais, sinon, rien ne bougeait. » Christophe Stcherbakoff parle de climatiseur cassé, filtres de hottes jamais nettoyés, peinture défraîchie. La Ville décline toute responsabilité car « les petits travaux et l’entretien minimum sont à la charge du locataire, c’est inscrit sur le contrat. Et puis, quand un équipement doit être changé, il faut le signaler. Ça n’a pas été fait. »

En attendant la reprise du local, les usagers de l’AnimaNice restent sur leur faim.