S’il est de notoriété publique que Boris Johnson, ancien Premier ministre britannique (2019-2022) et maire de Londres (2008-2016), n’était pas en odeur de sainteté auprès de la reine Élisabeth II ni de Charles III, à l’époque prince de Galles, il semblait avoir trouvé une oreille attentive en Camilla, alors duchesse de Cornouailles. Amusée par le personnage, elle lui aurait fait quelques confidences, dont une sur une sordide agression dont elle fut victime, adolescente, comme le raconte Valentine Low, ancien journaliste du Times, dans son livre Power and the Palace dont la sortie est attendue le 11 septembre.
Camilla Shand, âgée de 15 ans, sur son cheval aux Southdown Hunter trials dans le Sussex, le 20 octobre 1962. © Avalon/ABACA
« Elle était dans un train en direction de Paddington – elle avait environ 16 ou 17 ans – et un type déplaçait sa main de plus en plus… », se souvient l’ancien directeur de la communication de Boris Johnson, Guto Harri, qui rapporte à Valentine Low l’échange entre Camilla et le maire de Londres tout juste en fonction. Ce dernier interrompt son interlocutrice pour lui demander ce qu’elle a fait ensuite. « J’ai fait ce que ma mère m’avait appris. J’ai enlevé ma chaussure et je l’ai frappé dans les parties avec le talon », lui raconte-t-elle.
Charles, Camilla, Boris Johnson sont assis ensemble lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres, le 27 juillet 2012. © Kappeler Michael / DPA / ABACA
Prenant son courage à deux mains, la jeune Camilla Shand trouve alors un policier et lui désigne le suspect, qui sera arrêté pour tentative d’agression sexuelle. C’est donc avec un détachement tout britannique que la reine Camilla apprend alors à Boris Johnson qu’elle a évité le pire. Mais ce moment est sûrement fondateur dans les futurs combats de l’épouse de Charles III. Lorsqu’il reçoit ces confidences, Boris Johnson est en train d’ouvrir trois centres d’accueil pour les victimes de viol à Londres. La reine Camilla en inaugure deux sur les trois sans jamais dévoiler cette anecdote à la presse, qui fut pourtant déterminante dans son engagement.
La reine Camilla lors d’une table ronde sur les violences familiales en Australie, le 21 octobre 2024. © PA Photos / AbacaUne reine engagée contre les violences sexuelles
Depuis son mariage avec le roi, en 2005, Camilla milite contre les violences domestiques et sexuelles. En 2021, dans un discours lors du festival Women of the World, elle insiste sur le sujet du harcèlement sexuel et des agressions dans les lieux publics. « C’est, comme presque toutes les femmes le savent, une expérience profondément troublante d’être harcelée sexuellement », confie-t-elle sans parler de sa propre histoire. Marraine de l’association britannique Safe Lives, Camilla est également à l’initiative de la création du Wash bag, une trousse de toilette à destination des femmes se réfugiant dans les centres d’accueil pour victimes d’agressions sexuelles.
Camilla, alors duchesse de Cornouailles, rencontre Angelina Jolie pour une campagne contre les violences sexuelles en zones de guerres, à Clarence House, le 12 juin 2014. © Stillwell John / PA Photos / Abaca
Sur les réseaux sociaux, les femmes partagent régulièrement des astuces pour contrer une éventuelle attaque dans les lieux publics ou pour prévenir les agressions. Avec les hashtags #StaySafeLadies sur Instagram ou TikTok ou tout simplement en donnant leurs astuces pour se défendre, elles permettent aux autres de se sentir plus confiantes. L’astuce de la chaussure de Camilla entre sûrement dans la catégorie des moyens de défense, faisant la preuve, s’il en fallait encore une, du sang-froid royal de la reine consort.
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