« Cela n’aidera pas la FIA dans sa mission si nous nous battons contre nos partenaires » a défendu dans un entretien à l’AFP l’ancien commissaire de course au sein de la FIA, évincé par Ben Sulayem fin 2024.
Pourquoi avoir choisi de candidater pour la présidence de la FIA ?
« Je suis impliqué depuis 35 ans dans la course automobile et la FIA est une organisation que j’ai appris à aimer au fil des années (il y est resté 15 ans, NDLR), il faut qu’elle soit un partenaire de choix vers lequel les gens veulent se tourner. Il ne s’agit pas de pouvoir, ni de controverse. Je veux juste défendre l’idée de vouloir servir, et non pas de vouloir faire la une. Vous ne me verrez pas passer beaucoup de temps sur le podium d’une course de Formule 1 par exemple. Nos partenaires font du bon travail, ils n’ont pas besoin que nous nous battions contre eux, ils ont besoin que nous collaborions avec eux ».
Est-ce une réponse à Mohammed Ben Sulayem, dont vous avez décrit la présidence comme « un règne de terreur » ?
« Quand on regarde le nombre de personnes qui a quitté l’organisation, c’est assez incroyable. Pourquoi sont-elles parties ? Parce qu’elles ont dit ‘nous devrions faire les choses ainsi’, mais se sont vu répondre ‘Non, non’. C’est difficile de travailler dans ce contexte ».
Comment voyez-vous votre rôle si vous êtes élu à la tête de l’instance dirigeante du sport automobile qui – outre la F1 -, réglemente aussi les Championnats du monde des rallyes (WRC) ou encore d’endurance (WEC) ?
« Le rôle de la FIA est celui d’un régulateur, les fans veulent donc voir un organisme impartial sans avoir l’impression que quelqu’un fait pencher la balance. Les fans aussi ne veulent plus entendre parler des sous-vêtements des pilotes. Et il existe un moyen très simple de gérer cela comme, par exemple, en parler discrètement lors d’une réunion avec les pilotes ».
Vous faites référence aux conflits qui ont publiquement opposé la FIA et les pilotes de F1, notamment en 2022, quand la fédération a renforcé les règles et les contrôles liés aux sous-vêtements ignifugés et aux bijoux – que certains ont jugés intrusifs. La question des jurons, désormais pénalisables dans certains contextes pour tout pilote automobile, a également suscité beaucoup de réactions. Comment comptez-vous rétablir le lien de confiance entre la FIA et les pilotes ?
« Les pilotes sont les stars, pas les dirigeants de la FIA. L’une des choses que je souhaite faire, et dont je discute déjà avec le GPDA (le syndicat des pilotes de F1, NDLR) et d’autres groupes, c’est de déterminer comment collaborer ensemble. En Formule 1 par exemple, ce que font ces gars-là relève tout simplement du miracle, et nous devons respecter cela. Ils n’ont pas besoin d’être traités comme des enfants, mais comme des partenaires. Et cela n’aidera pas la FIA dans sa mission si nous nous battons contre nos partenaires ».
Votre père, Teddy Mayer, a été l’un des fondateurs de l’écurie McLaren en F1. Si vous devenez président de la FIA en décembre, ne craignez-vous pas que certaines personnes dénoncent un conflit d’intérêts ?