Par

Rédaction Métropolitain

Publié le

1 sept. 2025 à 13h24

« Le cachalot, il va grossir, il va exploser… » : tels sont les propos choquants auxquels Harmony Albertini l’influenceuse montpelliéraine et co-fondatrice de Lipofrance, Harmony Albertini, a récemment dû faire face. Alors que son anniversaire aurait dû avoir un goût sucré, c’est l’amertume, la colère et l’incompréhension qui se sont invitées à table.

Elle lance une pétition. Retour sur une affaire de grossophobie qui a posé les bases d’un combat devenu une véritable lutte contre ce fléau qui hante les rues et les réseaux sociaux.

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Tout commence il y a quelques semaines, en juillet, lorsque son compagnon Bonny, également créateur de contenu (bonnythebald sur les réseaux), commande un gâteau dans une pâtisserie montpelliéraine pour lui faire une surprise à l’occasion de son anniversaire. Une collaboration sur les réseaux sociaux étant prévue avec le couple de pâtissiers, Bonny leur demande quelques vidéos de la préparation du gâteau afin de préparer le contenu promotionnel. Mais parmi les vidéos envoyées, l’une attire particulièrement son attention. Lors du visionnage, des propos grossophobes et misogynes sont clairement audibles.Face à ces humiliations, Bonny en parle à sa conjointe. Choquée, Harmony décide de publier une vidéo sur les réseaux pour relater les faits et mettre des mots sur un incident ponctuel, révélateur d’une flétrissure sociale trop souvent ignorée.

Dans cette vidéo — depuis supprimée, mais que Métropolitain a pu visionner avant sa suppression — l’influenceuse montpelliéraine présente des extraits envoyés par le couple de pâtissiers : « Le bide du cachalot », « L’amour XXL, ça n’existe pas », « Vas faire une sleeve, tu vivras plus longtemps » ou encore « Les grosses, je peux les clasher », peut-on entendre. Alors que le gâteau devait symboliser la douceur, il est devenu révélateur d’une violence où les mots frappent plus fort que tout. Une brutalité verbale accompagnée de rires, témoignant d’une méchanceté gratuite et de la dureté de certains regards.

Les mots pour contrer les maux

Face à cette violence, les mots d’Harmony ont résonné sur les réseaux sociaux comme un véritable acte de révolte contre la grossophobie, dont elle est victime depuis trop longtemps. Ces insultes, bien que personnelles, reflètent une problématique qui gangrène la société et qui, selon l’influenceuse, reste trop souvent ignorée : la grossophobie.

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« La honte doit changer de camp. La grossophobie, c’est terminé. Tous les jours, les créateurs de contenus en situation de surpoids reçoivent des propos grossophobes et misogynes », explique-t-elle dans une vidéo publiée la semaine dernière, où elle souligne également l’élan de solidarité suscité par sa première vidéo dénonçant ces insultes. « Je n’ai jamais senti les gens autant concernés et révoltés. Il y a enfin une prise de conscience ».

Dans un combat qui dure depuis son enfance, Harmony Albertini entrevoit enfin une lueur d’espoir. Pour elle, ce n’est pas nouveau, mais cet événement ponctuel lui permet aujourd’hui de mettre en lumière ce qu’elle endure depuis trop longtemps : une dépression, une tentative de suicide et un harcèlement constant — une réalité que vivent chaque jour des milliers de personnes, sans que personne ne semble s’en préoccuper.

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Une plainte impossible

Victime, mais pas officiellement. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’affaire d’Harmony Albertini face aux insultes qu’elle a subies. Alors qu’elle souhaitait déposer une plainte, celle-ci a été refusée : « La grossophobie n’a pas interpellé. On a considéré ça comme une injure parmi tant d’autres, et puis la vidéo ne m’était pas directement adressée », explique-t-elle dans une vidéo. « Une gendarme m’a précisé que c’était pareil que pour les violences conjugales. Pas de certificat médical, donc pas de preuve, donc on ne prend pas la plainte », ajoute-t-elle.

Un nouveau combat commence. « J’ai créé une pétition pour que la grossophobie soit enfin reconnue et condamnable par la loi française », explique-t-elle. Le 20 août, elle a déposé officiellement sa pétition sur le site de l’Assemblée nationale, actuellement en cours de « validation technique ». Aucun délai n’a été précisé. « Passer par le site de l’Assemblée nationale, c’est garantir une voie institutionnelle directe et une crédibilité juridique », souligne-t-elle. L’objectif est clair : que l’article 225-1 du code pénal prenne enfin en compte les discriminations grossophobes. « Ne comptons pas sur la loi pour penser à nous. C’est à nous de faire bouger les choses ». Pour que la pétition soit mise en ligne et portée au cœur de l’Assemblée, il faudra rassembler au moins 100 000 signatures. Une étape cruciale pour transformer cette revendication en changement réel.

Plus qu’une simple revendication juridique, il s’agit d’une volonté profonde d’ériger la dignité humaine en droit fondamental, en condamnant les insultes grossophobes, trop souvent ignorées et laissées sans réponse. Ce qui aurait pu paraître comme une banalité mesquine ou de simples propos privés devient aujourd’hui l’opportunité d’une véritable avancée dans cette quête collective.

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