En France, 8 000 enfants autistes naissent chaque année, soit une personne sur 100 environ. À l’échelle mondiale, ce trouble du neurodéveloppement touche une personne sur 150. Mais beaucoup d’entre eux l’ignorent probablement. L’autisme se caractérise généralement par des interactions sociales altérées, des problèmes de communication et de langage, des réactions sensorielles inhabituelles et des troubles du comportement (comme un répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et répétitif).
Selon une étude publiée ce 29 août par le King’s College de Londres, et qui porte sur les habitants du Royaume-Uni, un pourcentage considérable d’adultes d’âge moyen ou avancé atteints d’autisme n’ont jamais été diagnostiqué : 90% en moyenne.
Chez les plus 60 ans, 97% des autistes n’ont jamais été diagnostiqués
Plus ils sont âgés, plus les autistes sont nombreux à ignorer qu’ils souffrent du fameux TSA (Trouble du Spectre Autistique). En effet, l’autisme ne disparaît pas en grandissant et, les recherches sur le sujet ayant quadruplé depuis 2012, la plupart des diagnostics sont aujourd’hui posés sur des personnes jeunes.
Au total, parmi les personnes atteintes de TSA, 89 % des 40-59 ans l’ignorent et 97% des plus de 60 ans l’ignorent. Chez les jeunes, l’absence de diagnostic atteint une personne sur deux parmi les 20-39 ans et 23 % des moins de 20 ans.
« Ces estimations suggèrent que de nombreux adultes autistes (…) n’ont jamais été diagnostiqués comme tels et n’ont pas bénéficié du soutien adéquat. Cela pourrait les rendre plus vulnérables aux problèmes liés à l’âge, comme l’isolement social et une santé plus fragile » regrette le Dr Gavin Stewart de la British Academy, auteur principal de l’étude.
Les autistes sont moins bien pris en charge et vivent moins longtemps
L’étude britannique souligne les divers défis auxquels sont confrontés les adultes autistes d’âge moyen et avancé : ils présentent ainsi plus de problèmes de santé physique et mentale que les adultes non autistes. Parmi ceux-ci, on répertorie entre autres les maladies cardiovasculaires, l’anxiété et la dépression, l’ostéoporose et l’arthrite, la démence précoce ou encore la maladie de Parkinson.
Les personnes âgées présentant des traits autistiques sont également six fois plus susceptibles de souffrir d’idées suicidaires, de pensées autodestructrices et d’automutilation, établit le King’s College de Londres.
De plus, l’étude explique que les adultes autistes, qui peuvent avoir des difficultés de communication et des sensibilités sensorielles, rencontrent plus d’obstacles pour obtenir un soutien médical et naviguer dans des systèmes qui ne leur sont pas destinés. Enfin, toujours au Royaume-Uni, l’espérance de vie moyenne différerait de six ans : les personnes autistes vivent jusqu’à 75 ans, contre 81 ans pour les personnes non autistes.