Après le drame de Nogent-sur-Marne, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait voté une délibération pour expérimenter l’utilisation de scanner millimétrique dans les établissements dont elle a la charge.
«Les lycées doivent rester un sanctuaire». L’exécutif régional était en démonstration devant le lycée Marcel Mérieux, dans le 7e arrondissement de Lyon, en cette rentrée des classes pour expérimenter un scanner à onde électromagnétique. L’objectif affiché est de sécuriser l’enceinte du lycée en évitant l’introduction d’armes blanches afin de protéger élèves, enseignants et personnels. Successeur de Laurent Wauquiez, le président de Région, Fabrice Pannekoucke (LR), veut aussi montrer l’efficacité de ces dispositifs alors qu’il a fait voter en assemblée plénière au mois de juin dernier, après le drame de Nogent-sur-Marne, l’autorisation au gouvernement de tester d’autres scanners, à technologie millimétrique, plus puissants.
«Ces scanners à ondes millimétriques, inspirés de ceux utilisés dans les aéroports, détectent sans contact la présence d’objets dangereux dissimulés sur une personne, vante la Région. Ils offrent ainsi une solution pour renforcer la sécurité en identifiant rapidement toute menace.» La loi du 19 mai 2023, adoptée dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, prévoit leur utilisation lors de grands événements rassemblant plus de 300 spectateurs. En parallèle de sa demande au gouvernement, la Région discute avec la préfète, Fabienne Buccio, pour obtenir des autorisations spéciales lors d’événements d’ampleur dans les lycées.
«Ce dispositif n’aurait permis d’éviter aucun des drames récents»
Du pur affichage pour le syndicat Snes-FSU soulignant que plusieurs personnels regrettent l’installation de ce dispositif test pour la rentrée.«Il faut que les élèves et les personnels soient sécurisés évidemment, mais ce genre de dispositif n’aurait permis d’éviter aucun des drames récents, estime Thomas Gathier, secrétaire départemental. À Nogent, la surveillante se trouvait sur le parvis de l’établissement». «Le Snes-FSU est convaincu que des moyens humains renforcés avec des équipes pluri-professionnelles formées seront plus efficaces que les technologies clinquantes et non moins coûteuses exhibées par la Région», tacle le syndicat par voie de communiqué.
Lors du vote en assemblée plénière, l’opposition de gauche avait vilipendé le recours à l’IA et pointé l’attente devant les scanners générant des files d’attente. «Ce dispositif, encadré par des personnels de sécurité d’une entreprise en contrat avec la Région, permet le passage de 600 personnes toutes les 10 minutes, répond la Région. Ce scanner est jusqu’à 10 fois plus rapide que les détecteurs de métaux classiques, permettant un flux continu. Il ignore les objets personnels sans danger tels que les clés, les pièces de monnaie ou les téléphones portables, réduisant ainsi les fausses alertes.» Une arme blanche serait «détectée» dans un établissement scolaire sur vingt, selon la Région. La collectivité rappelle avoir déjà investi 102 millions d’euros depuis 2016 pour la sécurisation des lycées, notamment par l’installation de portiques.