Capitaine de Clermont et prolongé jusqu’en 2028, le jeune demi de mêlée revient sur une pré-saison studieuse, son lien franc avec Christophe Urios, l’héritage pesant de l’ASMCA et son été contrasté, entre barrages perdus à Bayonne et tournée amère en Nouvelle-Zélande.
Comment avez-vous vécu la pré-saison avec l’ASMCA ?
Je l’ai démarrée il y a deux semaines, après avoir pris quelques jours congés. Nous sommes alors partis en stage, au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Ça nous a permis de créer des liens avec les nouveaux, de ressouder le groupe après les vacances. C’est une étape importante dans le but d’arriver prêts pour le coup d’envoi de la saison, dimanche soir contre Toulouse.
Christophe Urios, votre manager, a l’habitude de réaliser des « olympiades » lors de chaque pré-saison. En quoi cela consiste-t-il, précisément ?
À Bordeaux, il organisait les « Bacchus », les « Olympiades » à Castres et chez nous, ce sont les « Vulcains ». C’est sa façon à lui de créer du lien, de faire ressortir des leaders et de s’ouvrir au territoire, surtout : cette année, les joueurs ont par exemple découvert l’art de la forge et visité des coutelleries, soit des choses assez typiques de l’Auvergne.
Urios a fait de vous son capitaine, à Clermont. Comment cela se passe-t-il, entre vous ?
J’aime comme il est et tous les deux, on se dit les choses. Parfois, il ne met pas les formes mais au moins, c’est clair. Je préférerais toujours quelqu’un de vrai, comme lui, à un coach passant par quatre chemins pour me faire comprendre que je n’ai pas été bon. Des fois, ça peut péter mais entre nous, c’est sain.
Je n’ai eu vraiment de dialogue concret qu’avec Clermont et Toulon
Vous avez récemment décidé de prolonger votre aventure à Clermont jusqu’en 2028 alors que vous étiez très courtisé en Top 14. Pour quelle raison, au juste ?
Il y a cinq ans que je suis arrivé à Clermont et je vois une évolution claire dans ce projet. Partir en plein milieu de cette aventure, je ne l’imaginais pas. Il y a aussi beaucoup de jeunes à l’ASMCA, comme Killian Tixeront, Léon Darricarrère ou Barnabé Massa, sur lesquels le club s’appuiera ces prochains mois pour construire. Mon histoire à Clermont n’était pas terminée, en somme.
Vous aviez quelques clubs sur le dos, pourtant…
Quelques-uns, oui. Mais je n’ai eu vraiment de dialogue concret qu’avec Clermont et Toulon.
Il y a eu, l’an passé, un léger réveil de l’ASMCA. Mais il manque encore quelque chose pour hisser Clermont au niveau où il était voici dix ans…
Oui, c’est certain. On est assez irréguliers par rapport à l’époque dont vous parlez. Il faut qu’on s’améliore là-dessus : chaque point compte, chaque point de bonus compte. Nous devons nous mettre ça dans la tête.
Est-il pesant de répondre toujours à cette question concernant le passé du grand Clermont et au comparatif qu’il implique ?
Non, je peux comprendre. L’ASMCA est un grand club et nous sommes les dépositaires d’un immense héritage. Maintenant, c’est à nous d’écrire notre propre histoire.
Je n’en veux pas du tout au sélectionneur
Avez-vous digéré le match de barrages perdu la saison dernière à Bayonne, sous des trombes d’eau ?
Nous avions réalisé deux belles performances les week-ends précédents, pour accrocher la qualification. Mais à Bayonne (20-3), on s’est une nouvelle fois montré inconstant et ce match, je l’ai toujours en travers. C’était ma première phase finale en Top 14, le club attendait ça depuis quelques années et la défaite nous a fait mal, oui. Il faut néanmoins avancer, désormais…
Vous aurez un nouveau collègue à la charnière, le Néo-Zélandais Harry Plummer. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?
Comme le disait récemment Vern Cotter (le coach des Blues, N.D.L.R.), Harry est un joueur solide, talentueux qui possède un long jeu au pied mais peut aussi attaquer la ligne. Il est très complet et c’est un super mec. J’ai hâte de jouer avec lui.
Vous avez passé un peu moins d’un mois en Nouvelle-Zélande, pour la tournée des Bleus. Comment l’avez-vous vécu ?
J’avais fait un bon match contre l’Angleterre A, juste avant de partir en Nouvelle-Zélande. Puis à mon entrée en jeu face aux All Blacks, à Dunedin, j’ai chié complet… (sic) Je n’ai pas fait une bonne entrée et ça m’apprend l’exigence de ce niveau-là. Ce fut pour moi un arrêt buffet mais ça m’a permis de réfléchir et de comprendre ce qui me restait à travailler, si je souhaite un jour regoûter à l’équipe de France. En clair, je n’en veux pas du tout au sélectionneur (Fabien Galthié, N.D.L.R.) : ce soir-là, c’est moi qui ai mal joué et mal tapé.