Après quatre ans à la tête de Dacia, Denis Le Vot quitte le groupe Renault. Artisan de la transformation de la marque roumaine en succès européen, il est remplacé par Katrin Adt. Une transition voulue par le nouveau patron de Renault, François Provost, pour renforcer la gouvernance.
À 60 ans, Denis Le Vot a choisi de tourner la page. Lui qui était un temps pressenti à la succession de Luca de Meo, avant d’être finalement doublé par François Provost, quitte Renault Group après trente-cinq ans de carrière. Entré en 1990 chez Renault, il a occupé des postes majeurs, de Nissan Amérique du Nord à la séparation de Renault et Lada après l’invasion de l’Ukraine. C’est en janvier 2021 qu’il arrivera à la tête de Dacia, marque qu’il a consolidé pour en faire une championne des ventes sur le marché européen. Sous son impulsion, Dacia a changé de visage : la Sandero est devenue la voiture la plus vendue aux particuliers en Europe, tandis que le Duster, le Jogger et le nouveau Bigster ont renforcé une gamme plus moderne et mieux valorisée. Quitte à délaisser la vocation low-cost des débuts. Mais tout en restant une réponse crédible à la crise du pouvoir d’achat des classes moyennes. Même s’il ne peut endosser toutes les paternités précédemment nommées, c’est bien sous sa direction que le constructeur roumain est devenu un acteur incontournable du marché automobile européen.
Des ventes solides, mais il faut développer l’électrique
Dacia affiche aujourd’hui une part de marché (3,9 % en Europe en 2024) et un portefeuille de modèles solides. Mais il y a eu quelques petits couacs aussi. Comme avec la petite électrique Spring, importée de Chine, qui a souffert des barrières douanières et de l’absence de bonus. L’un des enjeux pour l’avenir sera donc, comme de nombreuses marques en ce moment, de réussir le virage de l’électrique abordable, un terrain où la marque n’a pas encore trouvé son équilibre. Denis Le Vot laisse ainsi une entreprise en croissance mais confrontée à un tournant stratégique. Ecarté pour remplacer Luca De Meo à la tête du groupe Renault, le natif de Landivisiau (Bretagne) n’avait pas forcément projeté de récupérer cette haute fonction et aurait même déjà évoqué son départ avant celui du dirigeant italien. « Sous la direction de Denis Le Vot, Dacia est devenue une marque forte avec une gamme attrayante de produits et elle a réussi à fidéliser une clientèle plus large », a salué François Provost dans un communiqué. Et d’ajouter : « Au nom de Renault Group, je tiens à exprimer notre gratitude à Denis pour tout ce qu’il a accompli au fil des années ».
Qui pour remplacer Denis Le Vot ?Katrin Adt a notamment été à la tête de Smart en 2018-2019. Elle remplace désormais Denis Le Vot à la tête de Dacia. © Daimler
Renault Group a profité de la rentrée de ce 1er septembre pour publier un communiqué avec tous les changements dans l’organisation et l’équipe dirigeante. L’on y apprend donc la nomination de Katrin Adt au poste de directrice générale de Dacia pour remplacer M. Le Vot. Ancienne PDG de Smart vice-présidente Mercedes-Benz, juriste de formation, Mme Adt dispose d’un solide bagage de 26 ans dans l’automobile, surtout passés en Allemagne chez Daimler. « Je souhaite également la bienvenue à Katrin Adt, dont l’expérience dans le domaine automobile sera un véritable atout pour Dacia », a notamment déclaré François Provost. Elle rendra compte directement à Fabrice Cambolive, PDG de Renault promu Chief Growth Officer, un nouveau poste chapeautant désormais les marques Renault et Dacia. La nouvelle organisation vise à accélérer les décisions et à rapprocher les marques de leurs clients, alors que Renault veut renforcer ses synergies et son expansion internationale. Katrin Adt, forte de son expérience dans l’industrie automobile, prend donc les rênes d’un Dacia en pleine mutation, avec la double mission de maintenir l’élan initié par Denis Le Vot, mais de préparer la marque à la transition électrique. Un travail qu’elle avait déjà accompli chez Smart il y a quelques temps, même si la comparaison avec Dacia reste à prendre avec des pincettes. D’autant que Smart, converti au « zéro émission », n’occupe plus la place qu’elle tenait auparavant en Europe.
Nouvelle ou ancienne, thermique ou électrique, l’automobile me fait vibrer depuis toujours. Au volant comme derrière mon écran, j’en parle avec autant de passion que possible !
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Publié le 01/09/2025 à 11:52