Quel avenir à court et long terme pour l’anneau de l’hippodrome Borély ? Depuis le départ du golf à l’été 2023 après le non-renouvellement du bail du concessionnaire U Golf, les 7,2 hectares du cœur de l’hippodrome Borély font l’objet de toutes les convoitises. Le 16 avril, la Ville a lancé un appel à candidature pour désigner le gestionnaire qui sera chargé de proposer une programmation jusqu’en décembre 2028. Cet appel à candidature intervient alors que la Ville va entamer le 29 avril, avec une première réunion publique au parc Chanot, une démarche de concertation dans le cadre du futur Plan guide d’aménagement du littoral pour début 2026.

« Depuis la décision de la société du golf de cesser ses activités au cœur de l’hippodrome Borély, la Ville a mené un travail d’études pour ouvrir cet espace de verdure avec vue sur la mer », rappelle via les réseaux sociaux Olivia Fortin, la maire (Printemps marseillais) des 6e et 8e arrondissements, qui souhaite « une diversité d’activités sportives et de loisirs pour les jeunes et les moins jeunes, tout en préservant la nature et le cadre de vie des riverains ».

« Rouvrir cet espace au plus vite »

Les candidats ont désormais six semaines pour répondre, la Ville entendant rendre sa décision avant l’été. Concrètement, les futurs occupants auront à leur disposition un bâtiment municipal de 236 m² d’un étage avec sanitaires et douches, aujourd’hui vide, situé côté Clot-Bey et 7,2 hectares de zones planes et vallonnées. La Ville prévoit par ailleurs de clôturer le site et de positionner un nouveau bungalow avec vestiaires et sanitaires d’ici à la fin de l’année.

Cet appel à candidature relance d’ores et déjà les polémiques qui entourent ce dossier serpent de mer. Dès jeudi 17 avril, Ludovic Perney, conseiller d’arrondissement LR, a déploré « le temps perdu » : « Cela fait bientôt deux ans que le cœur de l’hippodrome est fermé. À l’été 2023, le SMUC, une grande institution sportive marseillaise, avait proposé à la ville de poursuivre une activité golf et de proposer des activités sport santé, ce qu’elle a refusé. Elle a préféré faire une consultation puis des études et maintenant, cet appel à candidatures… Il faut rouvrir cet espace au plus vite avec du multisport, du sport santé, de l’intergénérationnel ».

Le CIQ, qui avait lancé, en parallèle de la consultation municipale, un sondage auprès de ses adhérents, rappelle, via sa présidente Christine La Rocca, que « 95% de nos adhérents souhaitent une activité golf, tout en partageant l’espace avec d’autres activités ».

Réaménager la côte entre le Roucas-Blanc et la Pointe-Rouge

Pointée du doigt, la mairie de secteur réplique : « Nous souhaitons construire l’action publique avec les habitants. Les citoyens, lors de la consultation, ont plébiscité du multi-activités avec du sport, du plein air, de la culture de proximité. Cette expression citoyenne a nécessité des études et des tests. Nous devions par ailleurs attendre la fin des discussions avec l’hippodrome qui se sont conclues en décembre par la prolongation de la concession jusqu’à fin 2028. »

Au-delà de cette période transitoire, se pose la question du devenir à long terme de cet espace. La concession avec l’hippodrome qui prend fin le 31 décembre 2028 sera-t-elle renouvelée ? L’hippodrome rejoindra-t-il le centre d’entraînement de Calas, également propriété de la société hippique de Marseille ? À ce jour, nul ne s’est positionné. Le plan guide que vient de lancer la Ville prévoit de réaménager les trois kilomètres de côte, entre le Roucas-Blanc et la Pointe-Rouge et intègre la question de l’avenir de l’hippodrome. Construit avec les usagers, les comités d’intérêt de quartier (CIQ) et les habitants, il doit livrer ses conclusions en 2026.