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Yseult a encore été victime d’une grossophobie décomplexée et éhontée de la part des internautes misogynes.

La chanteuse, qui avait été particulièrement remarquée lors des dernières Victoires de la musique à travers une partition « à l’américaine », vient pourtant d’entrer dans la légende, de nouveau, en offrant un spectacle en compagnie de l’iconique Nelly Furtado. Oui oui, la chanteuse culte des années 2000. Deux interprètes, deux générations également, une rencontre sororale, et malheureusement… Un défilé de sexiste sur les réseaux sociaux.

La grossophobie, c’est à dire l’ensemble de discriminations, insultes, et la stigmatisation, visant à faire culpabiliser les personnes grosses, ou plus encore les violenter, verbalement, physiquement, est un fléau beaucoup trop banalisé dans notre société – qui impose des normes physiques volontiers inatteignables. Même malgré le succès depuis des années du mouvement body positive, en ligne, dans la mode, parmi les influenceuses. 

Preuve en est : même les stars en sont victimes…

« Un duo de poids », « Boudins », « Jambonneaux », « Qui mange le plus ? » : ce duo de chanteuses emblématique victime de fat shaming

« Après concours de qui mange le plus de boudins », « les pauvres ..sa fait pitié et mal au coeur de voir ça … », « La foire aux jambonneaux », « ok on s assume mais on essaie d avoir du goût pour la tenue », « un duo de poids »

Elles déferlent les insultes à l’encontre de ces deux divas.

Sur TikTok, plateforme la plus prisée des jeunes générations, la grossophobie est largement banalisée. Cela s’envisage à travers cette nuée d’insultes, et de sexisme. Yseult quant à elle s’est déjà exprimée sur les violences qu’elle peut subir en ligne : une « misogynoir », c’est à dire, une discrimination intersectionnelle entre le racisme et le sexisme. Sa consoeur chanteuse, Aya Nakamura, elle aussi avait libéré la parole à ce sujet.

« Je dirais qu’être une femme noire et faire ce que je fais aujourd’hui, à savoir de la variété française et pas du R’n B ou de la musique qui bouge comme du zouk, c’est chaud. Je ne rentre pas du tout dans les cases. Je suis noire et je fais de la variété française avec du piano-voix. Et comme je suis seule sur ce filon pour le moment, je sais que je vais peut-être ramer », avait d’ailleurs confié il y a cinq ans de cela Yseult à Terrafemina.

« Par contre, je serai tellement fière car j’aurais été la première. Et j’ouvre la porte à d’autres femmes noires qui veulent faire de la variété. On n’est pas cantonné à faire un type de musique. Oui, nous aussi, on peut faire de la variété ! », expliquait encore la chanteuse.

« Une personne ne change pas, elle évolue. J’ai arrêté de lutter, je ne veux plus perdre mon temps. Je me bats contre moi-même, je me bats contre celle que j’aimerais d’être et que je ne suis pas au final. Et j’ai vraiment envie d’être en paix et sereine. »

La grossophobie, quant à elle, n’a jamais cessé de se normaliser dans l’industrie musicale. On se rappelle qu’au début des années 2000, une popstar comme Britney Spears elle aussi était qualifiée… De « grosse ». Et un magazine féminin de la désigner ainsi, il y a 20 ans de cela : « Britney Spears plus grosse que jamais : l’ancienne princesse de la pop ne peut s’empêcher de se goinfrer de malbouffe », peut-on lire dans les pages d’un numéro (qui a très mal vieilli) du Sunday Times Magazine.