Leur carillonnement pour signaler leur passage se fait de nouveau entendre. Après trois mois de travaux intenses en plein cœur de Bordeaux, les lignes de tramway A, C et D ont retrouvé leur cheminement habituel ce lundi 1er septembre, et ce, pour le plus grand bonheur des usagers de TBM. À la porte de Bourgogne, l’un des centres névralgiques de ces trois lignes, chacun se presse pour reprendre son moyen de transport habituel. Pour les Bordelais, finis les arrêts obligatoires à Stalingrad, finies les traversées du pont de pierre sous la canicule et finis les slaloms entre les joggeurs et les vélos. Depuis juin et jusqu’en 2028, d’importants travaux de consolidation sont mis en œuvre sur cet ouvrage historique, bâti au début du XIXe siècle.

« C’est sûr qu’on a subi la situation, on en a bavé, j’avais hâte qu’il revienne », sourit Jean-Guillaume, attendant son tram porte de Bourgogne, direction Floirac-Dravemont. Durant tout l’été, ce salarié en marketing habitant barrière du Médoc a dû changer ses habitudes, en prenant la ligne D jusqu’à Quinconces puis de se diriger vers la place Stalingrad pour reprendre son trajet habituel. « Au début, je prenais les bus relais, mais très vite, ils étaient bondés. Du coup, je faisais le chemin à pied, mais j’arrivais stressé, de peur d’être en retard, et surtout en sueur dès 9 heures du matin. Je me suis rendu compte que le tram était vraiment important », estime-t-il.

En décembre, l’arrêt porte de Bourgogne va accueillir les lignes E et F.

En décembre, l’arrêt porte de Bourgogne va accueillir les lignes E et F.

Guillaume Bonnaud/SO

Dure cohabitation

Afin de laisser la trentaine d’ouvriers s’activer sur le pont, une seule voie était disponible, seulement réservées aux piétons, cyclistes et quelques véhicules de secours, engendrant de nombreuses crispations quotidiennes. Même si le tram peut de nouveau passer sur le doyen bordelais, il faudra tout de même cohabiter sur une voie durant toute la durée de ce chantier hors norme.

« Le tram est beaucoup plus fiable que les bus relais. Outre le fait qu’il faisait très chaud et qu’ils étaient pleins, ils étaient rarement à l’heure »

Alors, afin d’éviter la cohue aux heures de pointe, certains usaient d’astuce pour rendre plus tranquille leur voyage quotidien. Karine, psychologue dans le centre de Bordeaux, en a profité pour découvrir le Bato, la navette fluviale, entre Stalingrad et Quinconces. « Je reprends le tram mais j’aurai bien aimé monter à bord de la navette que j’ai découverte pendant les travaux, mais elle n’est jamais venue ce matin [suite à un souci technique, NDLR]. »

Le trafic a également repris à la gare Saint-Jean.

Le trafic a également repris à la gare Saint-Jean.

Guillaume Bonnaud/SO

Soulagement à la gare

Du côté de la gare Saint-Jean, on pousse également un grand ouf de soulagement. La circulation des trams C et D avait été interrompue afin de permettre la mise en place des nouveaux aiguillages au niveau de la porte de Bourgogne, préparant les nouvelles lignes E (Floirac-Dravemont/gare de Blanquefort) et F (Gare de Bègles/aéroport Bordeaux-Mérignac) qui devraient voir le jour le 6 décembre.

« J’avais tout simplement arrêté de prendre le train et repris la voiture comme il y a plusieurs années », explique Patrick, venant régulièrement de Périgueux dans la capitale girondine pour des rendez-vous professionnels. Valérie, arrivant de Pau deux fois par semaine pour le travail, a d’ailleurs mal vécu ces trois mois. « Le tram est beaucoup plus fiable que les bus relais. Outre le fait qu’il faisait très chaud et qu’ils étaient pleins, ils étaient rarement à l’heure, j’en ai déjà loupé mon train », assure-t-elle en coupe-vent, avant de monter dans une rame, et de s’asseoir en toute tranquillité.