Publié le
1 sept. 2025 à 17h06
Ils avaient déjà tiré le signal d’alarme à la rentrée 2023… Deux ans après, la situation ne s’est pas vraiment améliorée. Pis, selon eux, elle a même été catastrophique cet été. L’association Casa (Cadre de vie samoisien) et un collectif d’usagers des bus de Samois-sur-Seine (Seine-et-Marne) tirent le signal d’alarme, concernant une nouvelle dégradation du service des bus, gérés par la Région, dans la commune.
Les usagers des bus de Samois-sur-Seine crient leur exaspération
« C’est une catastrophe depuis qu’Île-de-France Mobilités s’en occupe », résume Jacques Bousquet, le président de Casa. S’il reconnaît que la situation s’était « un peu améliorée » l’an passé, le service a encore connu des problèmes récurrents cet été.
Grâce au groupe WhatsApp Samois > Paris, qui a recensé les difficultés, il évoque ainsi 18 bus qui ne sont simplement pas passés à Samois ou en gare de Fontainebleau-Avon et 9 bus avec un retard supérieur à cinq minutes… qui fait ainsi manquer le train. Des chiffres comptabilisés de juin à la mi-août.
« Et encore, c’est bien en dessous de la réalité », estime Vincent Lepoivre. Pourtant, les usagers proposent des solutions. L’an passé, un sondage avait été réalisé auprès des habitants, pour mieux cerner leurs besoins. Résultat : 90 % des usagers de la ligne régulière l’utilisent pour aller à Paris.
Leur idée ? Créer un bus entre Samois et la gare de Bois-le-Roi… « Du temps de gagné et des voitures en moins : que demander de mieux ? », plaide Jacques Bousquet. En journée, l’association demande des navettes directes vers le centre-ville de Fontainebleau, qui permettraient aussi au lycéen de ne pas rester bloqués dans la cité impériale…
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Le transport de lycéen est d’ailleurs aussi dans leur viseur : ils demandent des solutions pour accélérer leurs trajets et des bus ajustés sur les horaires des lycées. Mais le président de Casa assure n’avoir jamais eu aucun retour depuis la présentation de ce sondage… « Ne pas cibler les vrais besoins, c’est quand même incroyable pour un service public », s’étrangle quant à lui Pascal.
Nadège, elle, emprunte le bus cinq jours par semaine. « Mon emploi du temps dépend du bon vouloir de la fiabilité des bus », pointe celle qui est obligée de « prendre un Uber pour ne pas être en retard. C’est l’enfer au quotidien. » Alyah, sa fille, lycéenne, confirme.
Des usagers parfois contraints de prendre un Uber ou de faire du stop
Pour Marie, impossible de dresser une liste complète des problèmes. « On est pris en otage, avec une question lancinante : est-ce qu’il y aura un bus ?, regrette-t-elle. On est presque étonné quand un bus arrive à l’heure, sinon, je fais du stop, c’est plus simple avec mes cheveux blancs. »
Pour eux, c’est la fiabilité qui doit être la priorité. Ou a minima un système d’alerte des usagers. « Sinon, il ne faut pas s’étonner que leur nombre diminue et qu’ils prennent leur voiture, poursuit Pascal, qui pointe une défaillance générale du service. » Contactée, Île-de-France Mobilités indique être en contact permanent avec le Pays de Fontainebleau.
« Pour Samois, nous avons des points hebdomadaires depuis 2023. Ces échanges étroits se poursuivront dès la rentrée », indique l’autorité organisatrice des transports. Un état des lieux qui ne convainc pas les usagers qui en appellent directement à Valérie Pécresse.
Selon IDF Mobilités, une lettre a été envoyée à tous les opérateurs, par la présidente de la Région « pour leur rappeler leurs obligations sur la qualité de service et la sécurité de tous ». L’instance évoque une vigilance accrue, dès lundi et assure qu’elle interviendra « autant que nécessaire, là où des difficultés seront constatées ».
De l’absentéisme en cause cet été
Interrogée sur la ponctualité des lignes 3407 et 3417, IDF Mobilités présente une ponctualité moyenne à 94 % et 86 % depuis le début du contrat. « Le premier taux est satisfaisant, mais nous avons saisi l’opérateur pour la ligne 3417, afin qu’elle soit à la hauteur des attentes des voyageurs. », indique-t-on chez IDFM.
L’instance reconnaît cependant « quelques difficultés », au cours de l’été, « avec une hausse de l’absentéisme entraînant la suppression de certaines courses ». Mais les usagers ne veulent cependant pas jeter la pierre sur les conducteurs, « qui doivent aussi travailler dans des conditions difficiles, comme lors de la canicule, ou avec des bus qui ne sont pas en bon état », estiment-ils.
IDF Mobilité assure aussi avoir bien identifié le dysfonctionnement des bornes d’informations. « Nous travaillons activement à des solutions », promet l’entité qui, dans l’intervalle, invite les voyageurs à utiliser son application ou la page Info Trafic de son site…
Pas sûr que la réponse soit totalement audible pour les usagers samoisiens. « C’est quand même incroyable de payer pour un service qui n’est pas rendu », s’agace Vincent Lepoivre. Si la situation n’évolue pas, les usagers n’excluent pas d’organiser des actions pour faire bouger les lignes.
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