Par
Antoine Blanchet
Publié le
1 sept. 2025 à 18h16
Un féminicide puis une cavale. Ce mardi 2 septembre 2025 s’ouvre aux assises de Paris le procès d’Arnaud Bonnefoy. Cet ancien policier comparaît pour le meurtre de sa compagne Amanda Glain en 2022. L’accusé avait pris la fuite pendant plusieurs semaines avant d’être interpellé. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
La victime étranglée dans la salle de bain
Les faits remontent au 28 janvier 2022. Ce jour-là, le fonctionnaire de police, basé au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), ne se rend pas à son poste. Très vite, l’inquiétude gagne le commissariat, car l’agent est dans un état dépressif, avec des « velléités suicidaires ». Des policiers sont envoyés à son domicile rue David d’Angers dans le 19ᵉ arrondissement parisien parce qu’on craint le pire. À raison. Dans l’appartement, le corps de la compagne d’Arnaud Bonnefoy est retrouvé sans vie dans la salle de bain. Elle a été étranglée.
Une cavale de trois semaines
Très vite, des recherches sont mises en place pour retrouver le policier qui a disparu. C’est le début d’une chasse à l’homme de plusieurs semaines. Un appel à témoins est diffusé partout. Il conduit les enquêteurs sur le parking d’un fast-food à Amiens. Sur place : la voiture d’Arnaud Bonnefoy et à l’intérieur, son arme de service avec deux chargeurs.
Malgré cette trouvaille, l’accusé est bien plus loin. Sous un faux nom, il s’est fait héberger par le SAMU social et a pris plusieurs covoiturages. Il faut attendre trois semaines pour que le fonctionnaire en cavale appelle les gendarmes. Il indique être chez son père, dans le Var. Il est finalement interpellé.
L’accusé déclare « avoir pété un plomb »
Interrogé par les enquêteurs, l’accusé a expliqué avoir agi lors d’une dispute avec sa compagne. Cette dernière lui aurait déclaré vouloir le quitter. C’est là qu’il l’aurait étranglée, déclarant « avoir perdu les pédales ». Néanmoins, les investigations ont révélé que le policier était connu déjà de la justice pour des faits de violences conjugales.
En octobre 2020, soit un an et demi avant son meurtre, en pleine nuit, la victime s’était autoadressé des captures d’écran d’échanges où Arnaud Bonnefoy la prenait à partie, rangées dans un dossier « preuves ». La jeune femme avait aussi dressé une liste de « personnes à contacter au cas où ». Des témoignages des proches de la victime révèlent que l’accusé jouait double jeu. D’un côté, il était « le gendre idéal » pour ses beaux-parents et de l’autre, se révélait violent et possessif envers sa compagne.
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« La famille Glain ne souhaite pas s’exprimer publiquement avant le procès. Elle espère que celui-ci permettra de faire toute la lumière sur le drame épouvantable qui les a frappés et que justice sera pleinement rendue à Amanda » a indiqué à l’AFP son avocat, Me Frédéric Delaméa.
Le verdict est attendu le vendredi 4 septembre.
Avec AFP
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