Lors d’une rencontre avec la presse, à la Mostra de Venise, le réalisateur qui porte à l’écran le roman sur la Russie poutinienne a évoqué un processus de financement « très pénible ».
Jude Law en Vladimir Poutine. Il s’agissait de l’un des moments attendus de la Mostra de Venise, où Le Mage du Kremlin réalisé par Olivier Assayas était projeté, dimanche, en avant-première. Le résultat s’est révélé convaincant.
Après les applaudissements, le cinéaste a reconnu que l’adaptation du livre de Giuliano da Empoli –un immense succès de librairie- a été « pénible ». « On a dû trouver des personnes qui n’avaient aucun lien avec la Russie (…) et qui n’avaient rien à voir avec la politique », a-t-il résumé, lors d’une rencontre avec des journalistes, précisant que plusieurs investisseurs liés d’une manière ou d’une autre à la Russie avaient décliné.
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« La difficulté est que le film parle de politique et tout le monde a peur de ça », a poursuivi Assayas. Le Mage du Kremlin, retrace près de trois décennies de transformation politique. De l’effondrement de l’URSS jusqu’à l’invasion de la Crimée en 2014. Jude Law incarne un Poutine qui s’impose par la force. Pour s’imprégner de son personnage, l’acteur britannique a expliqué avoir visionné de nombreuses vidéos de lui, jusqu’à « l’obsession ».
La réaction du Kremlin
« On a rencontré beaucoup de portes fermées et le processus a été très pénible », a déclaré Olivier Assayas. « J’ai passé environ un an à penser que le film allait se faire un jour, puis ne plus se faire le lendemain, car on perdait soudain des financements ou la possibilité d’un accord…», a détaillé le réalisateur de Carlos, Sils Maria et Irma Vep .
« C’est un petit miracle que nous ayons réussi à boucler le projet de cette manière », s’est réjoui le réalisateur de 70 ans, qui ignore quelles réactions Le Mage du Kremlin suscitera en Russie. « On ne peut pas savoir à l’avance comment le film va être compris ni à quel point il va déplaire. »
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Invité à donner son avis à l’occasion d’une conférence de presse, le porte-parole de la présidence Dmitri Peskov s’est borné à une remarque flatteuse à l’égard de son employeur. « Poutine est l’un des dirigeants les plus expérimentés et les plus brillants de la planète. On peut difficilement surestimer son influence sur les affaires internationales. Il est donc bien naturel que divers pays du monde s’intéressent à lui », peut-on lire dans un communiqué de l’agence de presse russe Tass.