l’essentiel
Une guerre interne couve-t-elle à la UAE ? Sans le leader habituel Tadej Pogacar, Joao Almeida et Juan Ayuso, étaient désignés co-leaders sur ce Tour d’Espagne. Sur la 9e étape ce dimanche 31 août, l’Espagnol s’est laissé décrocher, laissant le Portugais, mieux classé, seul pour défendre sa place face à l’attaque de Vingegaard. Une situation que le principal intéressé n’a pas hésité à critiquer une fois arrivé.
Pas de Tadej Pogacar, mais de très hautes ambitions tout de même. La UAE Team Emirates se présentait sur cette Vuelta, dernier Grand Tour de la saison, avec 2 potentiels leaders, Juan Ayuso, local, et Joao Almeida. Le premier est persona non grata auprès du vainqueur du Tour de France et ce, de manière plus ou moins officielle, depuis la Grande Boucle 2024 où il a abandonné (pour Covid) quelques jours après avoir refusé d’aider Pogacar.
À lire aussi :
VIDEO. Cyclisme : des manifestants bloquent la route à l’équipe Israël-Premier Tech lors du contre-la-montre par équipes sur la Vuelta
Sur le Giro, disputé en début de saison, il avait été intronisé leader de l’équipe avant qu’Isaac del Toro n’éclabousse le Tour d’Italie de son talent et lui prenne cette place. Résultat ? Un nouvel abandon de l’Espagnol. Forcément, sur cette Vuelta avec ce statut si particulier de co-leader, il se savait scruté.
Seulement, dès la montagne arrivée, il a explosé, concédant près de 8 minutes sur les autres favoris et son coéquipier Almeida. Après cette 6e étape il assure qu’il va se rabattre sur la chasse aux victoires d’étape et un rôle de coéquipier pour aider son équipe. Quant à ce premier objectif, il le remplit dès le lendemain avec une victoire en solitaire sur la 7e étape. Pour le reste, on attend de voir.
Sur la 8e étape ce dimanche 31 août, il lâche à nouveau très tôt dans la course et n’est donc pas aux côtés d’Almeida lorsque ce dernier subit l’attaque des Visma, Jorgenson et Vingegaard. Un travail d’équipe parfait de la part des « Frelons » qui sont couronnés de succès avec une victoire d’étape et 24 secondes reprises sur les premiers poursuivants du Danois.
Visma aussi forte et plus collective
Joao Almeida, comme à son habitude, est monté au train, ne répondant pas à l’attaque de son rival, mais a bien limité la casse. Seul, car ni Félix Gall ni Tom Piddcock, qui l’a accompagné jusqu’au bout, ne l’ont relayé dans la montée finale. « Je comprends qu’ils aient aussi peu roulé, je voyais bien qu’ils étaient à la limite », les a excusé le Portugais, loin de leur rejeter la faute.
Ceux envers qui il semblait un petit peu plus remonté, ce sont ses coéquipiers. Habituellement peu enclin à se montrer critique face aux micros, il a laissé éclater une partie de sa frustration. « J’aurais surtout bien aimé plus d’aide de mes équipiers, mais il n’y avait personne à l’arrivée. C’est surtout ça le souci », a-t-il pointé du doigt. Jay Vine semble exempt de ces reproches, puisque l’Australien, vainqueur de la 6e étape et actuel meilleur grimpeur, a donné un très gros relais à son leader pour tenter de réduire l’impact de l’attaque de Vingegaard.
À lire aussi :
VIDEO. Cyclisme : un Français remporte le Tour de l’Avenir pour la première fois depuis près de 10 ans à l’issue de la dernière étape
Ce ne fut pas vraiment le cas de Marc Soler et Félix Grosschartner qui n’ont pourtant pas fini largués. Malgré cela, c’est surtout Ayuso qui semble visé. Au vu de son talent, il semblerait que l’Espagnol se soit relevé après son effort victorieux la veille. Il a terminé derrière certains sprinteurs, une hérésie. Un comportement de soliste dont il est assez coutumier et qui agace au sein d’une équipe qu’il devrait quitter en fin de saison. Si elle veut éviter de répéter le fiasco du Giro (del Toro, isolé, avait cédé le maillot à Simon Yates, un Visma, lors de la dernière étape), la UAE a tout intérêt à rapidement rappeler ses différents coureurs à l’ordre, sans quoi elle risque de se faire écraser par une Visma collective et au moins aussi bien armée.