Un pharmacien qui facture à sa cliente des médicaments pour le diabète.L’ANSM rappelle que les analogues du GLP-1 comme l’Ozempic® ne doivent être prescrits qu’aux patients diabétiques de type 2. © Adobe Stock

Depuis le 1er juin 2025, un dispositif transitoire imposait déjà aux patients traités par analogues du GLP-1 de présenter en pharmacie un justificatif remis par leur médecin pour être remboursés.

Jusqu’au 31 août 2025, une marge de souplesse existait : en cas d’oubli, les patients pouvaient avancer les frais puis se faire rembourser après coup, en envoyant les documents à leur caisse. Mais depuis le 1er septembre 2025, cette possibilité a disparu. Sans justificatif présenté au moment de l’achat, aucun remboursement rétroactif n’est accordé.

Quels médicaments sont concernés ?

Les traitements visés sont les analogues du GLP-1, utilisés dans le diabète de type 2 :

  • Ozempic® (sémaglutide)
  • Trulicity® (dulaglutide)
  • Victoza® (liraglutide)
  • Byetta® (exénatide), ajouté par arrêté officiel du 1er février 2025 (Journal officiel).

Ces médicaments sont prescrits en complément d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière. Ils stimulent la sécrétion d’insuline de manière dépendante de la glycémie et contribuent à mieux contrôler le diabète. Environ 700 000 patients sont concernés en France selon l’ANSM.

Pourquoi cette décision ?

La mesure répond à deux enjeux majeurs :

  1. Limiter le mésusage : ces médicaments connaissent un détournement croissant pour la perte de poids, alors que ce n’est pas une indication reconnue en France. La prescription « hors AMM » (hors autorisation de mise sur le marché) reste légale, mais n’est pas remboursée : le médecin doit alors indiquer « non remboursable (NR) » sur l’ordonnance.
  2. Préserver la disponibilité : en raison de ce mésusage, des tensions d’approvisionnement sont apparues. L’ANSM alerte depuis 2023 sur ces pénuries répétées, qui fragilisent l’accès au traitement des diabétiques de type 2.

Mais alors, comment faire pour y avoir accès ?  Quelles conséquences pour les patients diabétiques ?

Désormais, pour être remboursé, chaque patient doit présenter en pharmacie :

  • une ordonnance médicale,
  • et surtout un justificatif spécifique, remis par le médecin, valable toute la durée du traitement.

Ce document doit être présenté à chaque délivrance, sans quoi le patient devra payer intégralement. Le prix public TTC d’une boîte d’Ozempic® est de 77,60 € (honoraires de dispensation inclus), avec un remboursement à 30 % seulement si les conditions sont respectées (base de données publique des médicaments).

Sans prise en charge, la facture mensuelle peut donc devenir rapidement difficile à assumer.

Des réactions partagées

Cette décision, si elle est jugée nécessaire par les autorités, suscite des inquiétudes parmi les associations de patients. Certains craignent des ruptures de traitement temporaires, le temps d’obtenir le fameux justificatif.

De leur côté, les autorités sanitaires rappellent que cette mesure vise avant tout à protéger les diabétiques : « Il s’agit de réserver ces traitements aux patients pour lesquels l’efficacité est démontrée, et d’éviter leur mésusage », souligne l’Assurance Maladie.

Et après ?

Cette décision pourrait contribuer à réduire la tension sur les stocks. Mais elle relance aussi le débat sur l’usage des analogues du GLP-1 dans le traitement de l’obésité.

Aux États-Unis, le sémaglutide (sous le nom Wegovy®) ou le tirzépatide (Mounjaro®) sont déjà autorisés dans cette indication. En France, ils sont disponibles mais non remboursés, avec un coût moyen de 274 à 365 € par mois selon les dosages.

À SAVOIR

L’ANSM rappelle que la disponibilité des analogues du GLP-1 reste fragile et demande aux professionnels de santé de limiter leur prescription aux seules indications validées.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé