Par

Raphaël Lardeur

Publié le

1 sept. 2025 à 17h47

Avec leur cartable sur le dos, leur sourire aux lèvres et un style vestimentaire soigné pour la rentrée des classes de ce lundi 1ᵉʳ septembre 2025, impossible de croire qu’ils dorment sous une tente. Pourtant, Maèlys, 6 ans, et Franklin, 8 ans, campent au parc Maurepas à Rennes (Ille-et-Vilaine).

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Dans ce nouvel épisode du podcast, « Les gens du coin », Jussy, leur mère, témoigne au micro d’actu.fr pour parler de la situation de ses enfants. Scolarisés en CE1 et CM2 et sans abri.

Une nuit à la rue

Outre leurs témoignages, Maèlys et Franklin sont-ils deux destins isolés ? Selon l’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), non. La veille de la rentrée, 2 159 enfants, dont 503 de moins de 3 ans, sont restés sans solution d’hébergement après un appel au 115, indique leur baromètre.

Et, « la situation s’aggrave année après année ». C’est + 6 % par rapport à 2024 et + 30 % comparé à l’année 2022. Le baromètre s’indigne aussi d’une crise plus globale dont Jussy a fait les frais.

Enfant et scolarité : que dit la loi ?

Constitution de 1958, Code de l’éducation ou encore Code pénal… De nombreux textes organisent, réglementent ou encadrent le principe d’obligation d’instruction. Une obligation qui s’applique à tous les enfants français et étrangers, âgés de 3 à 16 ans, résidant en France.

L’attente, l’attente, l’attente

Depuis le Congo, la maman en a fait du chemin. C’était il y a 16 ans. C’était il y a longtemps. La force de travail comme seul viatique. La détermination en bandoulière.

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Jussy enchaîne les galères, les logements insalubres, les peines et les doutes. Deux fiertés viennent auréoler son monde : Franklin et Maèlys. Né dans un squat, le premier a sauté une classe.

Il est très bon à l’école. Franklin adore lire.

Jussy
La mère de Franklin

La seconde serait aussi douée que son frère. « Elle lit les mêmes bandes dessinées que lui. »

Sur une table de pique-nique, des magazines J’aime lire. Derrière, une tente rafistolée avec le nécessaire pour survivre. « Pour se laver, c’est à l’eau froide. » Rudimentaire. À l’instar des toilettes. Elles ne sont que deux pour environ 320 personnes.

« Tout ce que je souhaite, c’est apprendre », coupe Franklin, sous l’œil impuissant de sa mère. « Le soir, j’ai peur et j’ai froid. »

Un camp, au milieu de Rennes

Début avril 2025, des centaines de personnes sont expulsées du gymnase Félix-Masson. actu Rennes s’en était fait l’écho. Ces mêmes personnes ont été installées par des associations sur les pelouses du parc de Maurepas, dans le quartier Jeanne d’Arc.

Depuis, le camp s’est étendu. Ils seraient donc aujourd’hui « dans les 320 », avance Fabien Touchard, coordinateur de l’association Utopia 56 à Rennes. Avec toujours cette rengaine.

Des personnes privées de leur droit à l’hébergement. Il n’y a pas assez de places.

Fabien Touchard
Coordinateur d’Utopia 56 à Rennes

Maigre récompense, la Ville de Rennes a fourni de l’eau potable et des sanitaires. « Le minimum pour vivre », commente le salarié. Pour l’hébergement, « c’est une compétence exclusive de l’État », répond toujours la Ville, dans les colonnes d’actu Rennes.

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Bonne écoute !

Retrouvez également ici tous les épisodes du podcast Les gens du coin.

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