Le chanteur et musicien jurassien Félicien Lia a publié le 22 août un nouveau mini-album baptisé « Tout bien tout triste ». Cinq titres pleins de groove dansant pour contrebalancer le vague à l’âme des textes, enregistrés en trio avec la bassiste Louise Knobil et le percussionniste Julien Israelian.

Après des débuts dans une veine chanson plus classique et intimiste ainsi que plusieurs projets parallèles dont « L’effet Philémon », Félicien Lia s’est dirigé depuis quelques années, et son installation à Genève, vers des sonorités plus urbaines et électroniques, comme sur ce « Tout bien tout triste » qui comprend aussi bien du krautrock que du garage, du dub ou des parties vocales passées au vocoder.

Un répertoire qui accueille plein de motifs répétitifs et fait parfois escale dans les eighties synthétiques. Ces chansons, nées durant le Covid et qui charrient aussi bien des mélancolies que des contradictions humaines, se sont vues retravaillées musicalement à plusieurs reprises avant de trouver leur forme finale. « Tout bien tout triste » est ainsi le fruit d’un long work in progress avec sa nouvelle formation composée de Louise Knobil (basse, voix) et de Julien Israelian (percussions, boîtes à rythmes). Pour un répertoire qui privilégie les rythmiques dansantes pour contrebalancer le vague à l’âme des textes.

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Une identité sonore née en tournée en trio

« Je pense qu’on a réussi à créer un son sur la route. J’avais dans l’optique pour ce nouveau groupe de pouvoir tourner en train, avec donc que des instruments transportables en train. En 2022, on a ainsi beaucoup tourné un peu partout en Europe. Une belle aventure qui nous a permis de créer notre identité sonore à trois. Et les maquettes que j’amène ont constamment été retravaillées et réarrangées, remâchées presque à l’infini », explique Félicien Lia dans l’émission Vertigo du 25 août.

Une constante, le groove, traverse cette fois le répertoire de Félicien Lia et ses complices. « Même si ce sont des textes assez introspectifs, c’est de la musique pour danser avec toujours une ligne de basse groovy, estime Félicien Lia. Il y a désormais un côté électronique, mais avec aussi des instruments acoustiques plus chaleureux. Actuellement, j’aime l’aspect fun dans la musique, qu’on puisse l’écouter debout, qu’on puisse danser. Avec le groove, c’est mon autre maître-mot pour ce projet. Pouvoir rire même en disant des choses sérieuses. »

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John Fante, une source d’inspiration

Sur le plan textuel, « Tout bien tout triste » comprend aussi deux chansons originales, intitulées « Les oranges » et « Hélice » qui ont été inspirées par le roman « Demande à la poussière » de John Fante paru en 1939. L’écrivain américain qui parle beaucoup de pauvreté et de faim a marqué Félicien Lia dans sa jeunesse.

« J’écris des chansons quand il y a des images qui me percutent, relève le chanteur jurassien. Quand j’ai lu ‘Demande à la poussière’, il y a vraiment des images qui me sont restées dans la tête, notamment du fait qu’il soit fauché et qu’il se défonce le bide en ne mangeant que des oranges. Cette image, comme un tableau, m’est revenue et a été développée dans une chanson qui, comme « Hélice » aussi, représente les contradictions humaines ». A l’image du héros de John Fante qui « est con, mais en même temps touchant, qui se contredit tout le temps, qui est une sorte de cliché de l’être humain ». 

Olivier Horner

Félicien Lia, « Tout bien tout triste » (Irascible Music). Paru le 22 août 2025.

En concert au Théâtre de l’Orangerie dans le cadre du Festival La Bâtie, Genève, le 4 septembre; Temple Allemand, La Chaux-de-Fonds, le 19 septembre; Jumeaux Jazz Club, Lausanne, le 9 octobre 2025.