l’essentiel
Les députés écologistes et Insoumis toulousains, qui doutent du plan de financement de la LGV, demandent au ministre des Transports l‘arrêt des travaux au nord de la Ville rose.

Y a-t-il une alerte sur le financement européen de la LGV Bordeaux-Toulouse, soit 20 % des 14 milliards d’€ nécessaires ? Oui, affirme la députée écologiste de Toulouse Christine Arrighi en notant que l’Europe n’a pas retenu le projet dans ses financements 2024-2025 et que rien «  n’est prévu avant 2028  ». Non, assurent la société de financement du Grand Projet Sud-ouest ainsi que la Région que nous avons contactés ce lundi. «  Nous avons obtenu 20 M€ l’an dernier. Cette année, l’appel ne nous concernait pas et nous n’avons rien demandé. Pour la programmation après 2028, l’Europe a doublé son budget et d’ici là, il y aura d’autres appels à financement  », explique-t-on en résumé chez GPSO pour qui «  tous les signaux sont bons  ».

Pour autant, en rappelant aussi le contexte budgétaire tendu de l’État, la députée Verte a écrit la semaine dernière au ministre des Transports pour lui demander de suspendre les travaux préparatoires, en particulier «  les coupes d’arbres programmés au nord de Toulouse à compter du 1er septembre  », le tribunal devant par ailleurs examiner un recours mi-septembre.

Pro et anti-LGV

Ce courrier, co-signé par les députés Insoumis Hadrien Clouet, Anne Stambach, François Piquemal et Christophe Bex, a aussitôt relancé la polémique entre pro et anti-LGV. Alors que débute la campagne des municipales dans la Ville rose, ce sujet ne pouvait rester à l’écart.

Le projet de LGV #Bordeaux#Toulouse#Dax plus fragile que jamais.

Avec @ChArrighi, @Anne_Stambach, @ChristopheBex, @FraPiquemal, @PrudhommeLoic, @MathildeFeld et @nthierry, nous écrivons au ministre des transports.

Aucun financement européen = il faut interrompre… pic.twitter.com/Jrw77BdAfK

— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) August 30, 2025

Sur X, Sacha Briand, directeur de campagne de Jean-Luc Moudenc, le maire candidat à sa succession, a ciblé François Piquemal, candidat Insoumis au Capitole : «  nous savons désormais (sa) position : stopper le projet LGV alors même que les travaux sont en cours et malgré les dépenses déjà engagées.  » Une position relayée par d’autres élus de la majorité et partagée par plusieurs comptes anonymes ou pas qui s’en prennent au «  non  » des écologistes à cette ligne prévue pour 2032 et attendue depuis longtemps.

Nous savons désormais la position de @FraPiquemal : stopper le projet de LGV. Alors même que les travaux sont en cours. Malgré les dépenses déjà engagées. La même position que pour l’A69 quasi terminée. Va-t-il aussi proposer de stopper les travaux de la 3eme ligne de métro ? https://t.co/Ab0CRQzcOw

— Sacha Briand ???? (@sachabriand) August 30, 2025

François Piquemal dénonce «  un manque de crédibilité  » du plan de financement. Et il plaide, comme Christine Arrighi, pour la rénovation de la ligne existante au profit des «  trains du quotidien  ». «  Il n’y a pas un transport pour les pauvres et un transport pour les riches  », lance la députée pour qui le doublement de la voie ferrée au nord de Toulouse et le projet de RER peuvent être menés indépendamment de la LGV.

Ce débat a déjà été tranché pour les collectivités territoriales qui participent au financement, Région, Métropole et Département. Carole Delga (PS) a martelé qu’une voie supplémentaire était nécessaire pour faire passer la grande vitesse et libérer les autres emprises pour les TER et un futur réseau RER. Au nord de Toulouse, ces travaux ont commencé début 2024.

Et la troisième ligne de métro ?

La troisième ligne de métro, en plein chantier, sera-t-elle, elle aussi, remise en question pendant la campagne des municipales ? Le consensus politique est large autour de ce projet : la majorité de Jean-Luc Moudenc a été rejointe par les socialistes, les Indépendants mais aussi le Sicoval. L’opposition à la ligne C est ainsi moins présente dans le débat. Antoine Maurice, président des élus écologistes au Capitole, vient de la relancer ces derniers jours. Dans une vidéo, il affirme que  » cette promesse de 2014 ne sera réalisée au mieux qu’en 2030  » alors que la mise en service est prévue fin 2028 et que le planning est à ce jour tenu.