Tractage, collage, actions coups de poing : la mobilisation « Bloquons tout! » se prépare sur les réseaux sociaux et en assemblées générales depuis fin juillet dans la Seine-Maritime et dans l’Eure. L’intersyndicale au niveau départemental se réunit mercredi pour décider de leurs modes d’action.
La mobilisation du 10 septembre « Bloquons tout » et les actions les jours d’avant se préparent depuis fin juillet dans la Seine-Maritime et dans l’Eure. Cet appel à bloquer le pays est né après les annonces de François Bayrou mi-juillet au sujet du budget 2026, afin d’économiser 44 milliards d’euros d’argent public.
En Seine-Maritime, des actions concrètes se préparent sur les réseaux sociaux ou en assemblées générales. Le seul mot d’ordre : « Le 8 septembre, Bayrou dégage et le dix, c’est Macron », a déclaré une militante lors d’une assemblée générale, le 27 août 2025, où plus d’une centaine de militants se sont réunis.
Des manifestations et des actions « hors du cadre légal »
C’est lors de ces assemblées que les plus grosses actions pour le 10 septembre se préparent explique Jeanne* (prénom d’emprunt), elle, participe depuis fin juillet à l’organisation du mouvement dans la métropole rouennaise. « Des actions coups de poing sont déjà prévues par certaines AG. Il y aura bien sûr des manifestations, des sittings, des choses qui seront potentiellement annoncées à l’avance. Mais la plupart du temps, ça sera des actions coups de poing non prévues, hors du cadre légal. » Des manifestations sont aussi prévues, notamment à 11h place du général De Gaulle à Rouen.
Plus d’une centaine de personnes se sont réunies en assemblée générale le mercredi 27 août à Rouen pour préparer la mobilisation du 10 septembre. © Radio France – Juliette Bourgault
Sur les réseaux sociaux, les activistes s’organisent pour tracter auprès de la population ou encore coller des affiches, notamment à Rouen, place Saint-Marc ou aux Emmurés, où aura lieu ce mardi 2 septembre 2025, à 19h, la prochaine assemblée générale. Des groupes de formation au droit ou aux premiers secours sont aussi mis en place, pour se préparer aux éventuelles arrestations et/ou affrontements avec les forces de l’ordre le 10 septembre.
Des blocages et grèves « de bonne heure le matin »
Sur certaines affiches et publications sur les réseaux sociaux, l’événement « Bye-Byerou » est annoncé le lundi 8 septembre 2025, jour du vote de confiance des députés auprès du gouvernement. Si la confiance n’est pas votée, les membres du mouvement appellent à se rassembler devant les mairies pour fêter « le pot de départ » du Premier ministre. À Rouen, le rendez-vous est donné à 18h devant l’hôtel de Ville.
Un « banquet festif », pour fêter la possible démission de Bayrou, est organisé le lundi 8 septembre à 18h, devant la mairie de Rouen. © Radio France – Radio France
Le mercredi 27 août, la CGT a annoncé « vouloir faire du 10 septembre la première étape réussie » pour dénoncer l’austérité du budget 2026. Gérald Le Corre, membre du syndicat en Seine-Maritime, annonce la couleur : « Il y aura un certain nombre d’actions de bonne heure le matin, c’est un peu une tradition dans les zones industrielles. Il y aura des manifestations l’après-midi, notamment à Rouen. Ce sont les riches contre les pauvres en fait. » Les modes d’actions des autres militants ne lui posent pas question. « Soyons complémentaires, notre force c’est le nombre. On est des millions, on est des dizaines de millions. On n’a pas d’autre alternative, sinon on va se faire écraser par le grand capital. »
« On va forcément se greffer » à certaines actions selon la CFDT Rouen
La CFDT, de son côté, a décidé au niveau national qu’elle n’appellera pas à se joindre à la mobilisation dans dix jours. Jean-Yves Herment, secrétaire général à Rouen, reste prudent. « C’est un mouvement un peu flou. J’entends bien qu’il y a un ras le bol généralisé de la politique du gouvernement, et ça, on le partage. Moi, j’ai besoin de savoir qui sont les responsables de ce mouvement. On ne doit pas tomber dans la récupération politique en tant qu’organisation syndicale. Nos camarades de la CGT s’y greffent, pas de problème. Le 10 septembre, forcément, on va se greffer avec eux sur différentes actions, bien évidemment. Mais encore une fois, il faut apprendre à se connaître. »
Les deux délégués syndicaux sont d’accord sur une chose : il n’y a, selon eux, aucune contradiction entre les mouvements du 10 et du 18 septembre, annoncé il y a trois jours par l’intersyndicale.
Grèves ce mardi dans les centrales de Penly et Paluel
La fédération Mines-Énergie de la CGT a lancé un appel à la grève à partir du mardi 2 septembre. Sur la carte publiée par le syndicat, plusieurs entreprises de la Seine-Maritime sont concernées : la centrale nucléaire de Paluel à Cany-Barville, la centrale de Penly de Petit Caux, le site GRDF de Montivilliers et enfin le site Enedis de Bolbec. Le but de la mobilisation est notamment de réclamer « une hausse de la grille des salaires de 9% ».
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