Deux jours après l’assassinat par balle d’Andriï Paroubiy, ex-président du Parlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 1er septembre, une arrestation, sur le réseau social X. Le suspect a été interpellé dans la région de Khmelnytsky, entre Lviv et Kiev, à l’issue d’une opération qui a mobilisé « des dizaines » de policiers et de membres des forces de sécurité, a précisé le ministre de l’Intérieur, Igor Klymenko. « Je dirai simplement que le crime a été soigneusement préparé : le programme des déplacements du défunt a été étudié, l’itinéraire a été tracé et un plan d’évasion a été élaboré », a poursuivi le ministre sur le réseau Telegram.
De son côté, après s’être entretenu avec le procureur général Rouslan Kravtchenko, Volodymyr Zelensky a déclaré, dans un second message publié sur le réseau social X : « Le suspect a fait un premier témoignage. » Aucun détail sur le suspect ni sur le mobile du meurtre n’a été divulgué. « Les investigations nécessaires sont en cours. J’ai donné instruction que les informations disponibles soient rendues publiques », a ajouté Zelensky. Par ailleurs, le groupe audiovisuel public Suspilné avait affirmé, samedi 30 août – jour de la mort Andriï Paroubiy – que le tireur était habillé en livreur et conduisait un vélo électrique, en citant des sources anonymes.
Une figure majeure de la révolution du Maïdan
L’homme politique de 54 ans a été tué par balle samedi à Lviv, dans l’ouest du pays. Un assassinat que le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a imputé à demi-mot à la Russie avec qui le pays est en guerre depuis février 2022, selon l’Agence France-Presse. Andriï Paroubiy, président du Parlement ukrainien, la Rada, de 2016 à 2019, était placé sur la liste des personnes recherchées par les autorités russes qui comprend des dizaines de milliers de noms.
Il est une figure majeure de la révolution du Maïdan, ou « révolution de la dignité » en 2014, un soulèvement déclenché notamment pour protester contre l’accaparement des richesses. Lors des manifestations qui avaient alors été réprimées dans le sang, Andriï Paroubiy avait ainsi été « commandant » des groupes d’autodéfense. Ce mouvement avait forcé le président Viktor Ianoukovitch à quitter le pouvoir pour fuir vers la Russie en 2014. La même année, cette personnalité politique avait survécu à une tentative d’assassinat perpétrée à l’aide d’une grenade de combat, selon les médias ukrainiens. Dix ans plus tôt, il avait également pris part à la « révolution orange » de 2004.
L’annonce de la mort de cette figure politique a suscité une pluie d’hommages de responsables ukrainiens. La Première ministre Ioulia Svyrydenko a rendu hommage à « un patriote » qui a « apporté une grande contribution à la formation de notre État ». Une autre figure du Maïdan, Moustafa Naïem, a salué auprès de l’AFP « l’humanisme » d’un responsable qui s’est battu pour « des questions importantes ». L’ancien président Petro Porochenko a lui affirmé que le décès d’Andriï Paroubiy était un « tir en plein cœur de l’Ukraine », dénonçant « un acte de terreur ».
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