Créé en 1975, à la suite du démantèlement de l’ORTF, le Groupe Radio France fête ses 50 ans avec, notamment, un timbre édité et commercialisé par La Poste. Avec 7 antennes différentes, 2 orchestres, un cœur et une maîtrise, le groupe qui est la première entreprise culturelle de France, reste très attaché à la notion de service public.
Depuis le 1er septembre, La Poste commercialise un nouveau timbre au tarif vert, soit 1,39 €, édité pour célébrer le 50e anniversaire de la naissance de Radio France. Il complète ainsi une série consacrée aux médias. L’illustration de ce timbre, tiré à 330 000 exemplaires a été confié à Ugo Gattoni, artiste à l’univers fantasmagorique, qui est l’auteur de l’affiche des JO de Paris 2024.
Le lancement de ce timbre a donné lieu à une journée spéciale avec avant-première et cachet spécifique très prisée des collectionneurs, en partenariat avec les antennes locale du réseau Ici, anciennement France Bleu. Mais au delà de l’aspect purement philatélique, ce timbre est aussi l’occasion de revenir sur la notion de service public dans les médias, ce que nous avons fait avec Philippe Abel, directeur de Ici Pays d’Auvergne.
« Nous ne seront jamais les premiers à sortir une information »
7 Jours à Clermont : Que représente en 2025 la notion se service public au sein d’un univers médiatique très développé ?
Philippe Abel : Un demi-siècle après la création de Radio France, travailler pour le service public reste quelque chose de fort car le groupe porte des valeurs, la première qui me vient à l’esprit c’est la qualité de l’information. On est tous dans un bruit informationnel très important et Radio France attache une importance particulière à cette qualité en faisant en sorte que nos informations soient sourcées et vérifiées.
7JàC : Comment cela se matérialise-t-il pour les auditeurs ?
P.A : Cela peut paraître bête mais parce que nos journalistes, qui sont professionnels, font un travail d’enquête, de qualification de l’information. Ils font un travail objectif. C’est donc dans l’ADN de Radio France d’être un service public au service de son public en sortant des choses qui sont vérifiées, sourcées, qualifiées, et l’on garde cet esprit dans tous les domaines de l’action.
7JàC : Le paysage a beaucoup évolué depuis la création du groupe en 1975…
P. A : Il y a 50 ans le numérique n’existait pas mais il a pris une part importante dans la vie et dans les usages de nos auditeurs et globalement de tous nos concitoyens. C’est un champs de l’action que nous avons investi évidemment puisque le groupe se doit de rencontrer les usages de son public. Nous avons investi le numérique très largement et les succès sont très très forts puisque nous avons par exemple sur le site d’ Ici Pays d’Auvergne plus de 550 000 visiteurs uniques, tous les jours. Nous avons aussi des succès d’audience sur les podcasts puisque Radio France fourni plus de 2 Millions de podcast par an, ce qui est énorme.
La radio, un média ancien dont la pertinence perdure
7 Jours à Clermont : La radio en direct reste-t-elle encore un média pertinent ?
Philippe Abel : C’est un média ancien mais qui demeure dans les usages. Le matin chacun emmène ses enfants à l’école en voiture, chacun s’occupe de ce qu’il a à faire, mais va garder la radio comme source d’information principale. Que se passe-t-il autour de moi ? Je me réveille, j’écoute la radio. Personnellement je l’écoute sur mon portable et je ne l’écoute plus sur une radio physique depuis bien longtemps, mais la question est « qu’est ce que la radio apporte dans mon quotidien ? », c’est tout bête mais c’est une mission à laquelle on s’attache tous les jours, c’est l’essence du service publique. Ce n’est pas faire du sensationnel, c’est essayer d’être à la rencontre de nos auditeurs dans leur vie de tous les jours.
7JàC : Les fondations de Radio France ne sont-elle pas ébranlées avec les différentes réformes voulues par les dirigeants successifs ?
P. A : Depuis 50 ans, il y en a eu des bouleversements, des modifications, des dirigeants qui ont voulu laisser leur patte… Que nous montrent ces 50 premières années ? Que Radio France sait évoluer, et on le prouve avec les audiences d’un groupe qui a su évoluer. Nous (les locales) à partir du 19 avril 1983, on a aussi toujours su évoluer. Demain, d’autres usages feront leur apparition et nous seront aussi sur ces terrains là si cela fait sens. Il ne s’agit de contraindre les futurs usages mais d’arriver dans les usages. Qui sait ce que le monde sera dans 10 ans ? Personne… nous, on évolue avec le monde qui nous entoure.
Timbre et tampon 50 ans de Radio France d’Ugo Gattoni / Photo 7 Jours à Clermont