Washington a révoqué ou refusé des visas à une centaine de Palestiniens, dont Mahmoud Abbas, suscitant de vives réactions de l’Union européenne et de plusieurs capitales européennes à l’approche de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le département d’État américain a confirmé samedi que le président de l’Autorité palestinienne figurait parmi les quelque 80 responsables palestiniens concernés par la décision. Selon un communiqué officiel, ces mesures visent l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’Autorité palestinienne, accusées de ne pas avoir « répudié le terrorisme » et de poursuivre « des campagnes judiciaires devant la CPI et la CIJ », tout en cherchant la reconnaissance unilatérale d’un État palestinien.
Si la mission palestinienne auprès des Nations unies, dirigée par l’ambassadeur Riyad Mansour, bénéficie d’exemptions conformément aux accords en vigueur entre l’ONU et Washington, la présence du président Abbas et de ses proches collaborateurs à New York fin septembre reste compromise.
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La décision a provoqué de vives critiques. L’Autorité palestinienne a exprimé son « profond regret » et dénoncé une mesure « en contradiction avec le droit international ». L’Union européenne a immédiatement exhorté Washington à reconsidérer sa position. « Nous demandons instamment que cette décision soit réexaminée, compte tenu du droit international », a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, depuis Copenhague.
La France a également réagi, rappelant l’importance de la neutralité du siège des Nations unies. « Une Assemblée générale de l’ONU ne saurait souffrir d’aucune restriction d’accès », a insisté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Son homologue luxembourgeois, Xavier Bettel, est allé plus loin en suggérant que l’Assemblée générale se tienne exceptionnellement à Genève afin de garantir la participation des Palestiniens.
La controverse intervient alors que Paris prévoit de plaider en septembre, durant la semaine de haut niveau de l’ONU, pour la reconnaissance d’un État palestinien — un dossier désormais encore plus explosif sur la scène diplomatique.