Par

Enzo Legros

Publié le

1 sept. 2025 à 18h47

Le métier de professeur des écoles fait couler beaucoup d’encre à la période de la rentrée. Les parents d’élèves se demandent s’il y aura bien un enseignant chaque semaine devant leur enfant. Au cours de l’année 2024/2025, la question du non-remplacement du personnel absent a particulièrement touché Toulouse et son département, laissant des enfants dans l’instabilité. Au rectorat de l’académie de Toulouse, l’objectif est, comme à chaque rentrée, d’ambitionner de meilleurs résultats et de rassurer. Mais du côté des enseignants, l’inquiétude règne. Dès septembre, certains s’attendent à des situations de crise au vu du manque de professeurs et remplaçants. Voici ce que disent les chiffres en Haute-Garonne.

Un nombre d’enfants scolarisés en chute

Lorsqu’on parle de Toulouse, on parle souvent d’une démographie exceptionnelle. Mais pourtant cette année, selon les prévisions, le nombre d’élèves devrait connaître une baisse importante en Haute-Garonne, de 1 385 enfants scolarisés (les chiffres officiels seront communiqués après la rentrée), pour un total de 117 704 élèves.

« C’est important parce que, même dans une académie très attractive comme la nôtre, la baisse démographique est aujourd’hui marquée, et pas simplement dans les départements ruraux, […] également en Haute-Garonne, ça c’est quand même un fait nouveau », relève le nouveau recteur de l’académie de Toulouse, Karim Benmiloud qui décompte une décrue de 4 000 enfants par rapport à l’année dernière sur son académie.

Du côté des syndicats d’enseignants, une telle baisse avait tout d’un début de bonne nouvelle. « Ça n’a pas été le cas », tranche Jennifer Pelissier, co-secrétaire de la FSU-SNUipp 31.

Vidéos : en ce moment sur Actu170 classes fermées

Le nombre de professeurs a en effet diminué de 2 postes sur le premier degré selon FSU-SNUipp. Le recteur de l’académie de Toulouse s’est voulu rassurant vendredi 29 août en conférence de presse.

Si on regarde bien, 3500 élèves en moins pour 22 postes en moins, si on fait un calcul sur des classes entre 20 et 24 élèves, on aurait pu perdre plus de 100 postes sur le premier degré si on appliquait de façon mécanique les retraits d’emploi à la baisse démographique

Karim Benmiloud
Recteur de l’académie de Toulouse

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Pour FSU-SNUipp 31, ce raisonnement ne correspond pas à la réalité du terrain. « Dès lundi 1er septembre, des élèves devraient se retrouver sans enseignant si rien ne bouge », déplore le syndicat dans un communiqué.

La question du remplacement toujours en suspens

Car il reste encore l’épineux sujet du remplacement des enseignants absents. Plusieurs établissements scolaires ont du conjuguer avec ce fléau sur toute l’année scolaire précédente. « Il y a eu 20 000 journées de classe non-remplacées », chiffre Jennifer Pelissier. Cette année, elle ne s’attend pas à mieux.

« On a entre 500 et 600 remplaçants, beaucoup d’entre eux sont affectés sur de la longue durée, mais le nombre de remplaçant de courte durée n’est pas très élevé », prévient-elle, en estimant les besoins de recrutement à 500 nouveaux remplaçants. « Les près de 300 contractuels enseignants du 1er degré qui exerçaient dans notre département en
juin n’ont pas été renouvelés », dénonce le syndicat dans son communiqué de rentrée.

« On sait que la difficulté commence lorsqu’on a les virus hivernaux, comme la grippe. C’est là où il faut avoir quand même des brigades de remplacement qui sont très importantes pour affronter ces périodes où on est un peu plus dans la difficulté », indique le recteur Karim Benmiloud.

Mais là encore, le FSU-SNUipp 31 s’inquiète d’une brigade de remplacement « épuisée, voire même inexistante dans certaines circonscriptions, ce qui laisse présager une nouvelle année noire ».

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