Paul Gasnier dans le «Grand portrait» de Sonia Devillers sur France Inter
Capture d’écran

Invité de Sonia Devillers sur France Inter ce lundi 1er septembre pour le «Grand portrait» du jour, le chroniqueur de «Quotidien» a livré de rares confidences sur la mort de sa mère, qu’il évoque de son livre La Collision.

C’est la première fois que le chroniqueur de«Quotidien» sur TMC évoque publiquement le décès de sa mère en 2012, alors qu’il n’avait que 22 ans. Paul Gasnier était l’invité de Sonia Devillers dans le «Grand portrait» du jour de France Inter pour promouvoir son livre fraîchement paru et dont le titre est clair : La Collision.

Premier roman du jeune auteur de 35 ans, l’œuvre retrace justement l’histoire de la mort de sa mère. Un drame sur lequel le chroniqueur de l’émission présentée par Yann Barthès est revenu en détail ce matin sur la station du groupe Radio France. « Vous ne l’appeliez jamais maman ? », a demandé l’animatrice à son invité.


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« Non, et c’était le signe de notre proximité. J’avais moins un rapport d’enfant à maman que d’ami à amie. C’était ma meilleure amie en réalité. », a-t-il répondu. Paul Gasnier revient ensuite sur ses motivations pour écrire ce roman : « Le livre s’intéresse plus au portrait du jeune homme qui l’a tuée, Saïd, qu’à ma mère. C’est étonnant, je ne l’explique pas. C’est quelque chose qui s’est imposé naturellement. »

Le journaliste s’est ensuite lancé dans le récit de l’accident de sa mère. Une séquence poignante à laquelle ont assisté les auditeurs de la station. « 6 juin 2012 à 17h13, ma mère est à vélo sur une petite rue des pentes de la Croix-Rousse, qui est un quartier populaire très central à Lyon, au pied de l’hôtel de ville. Elle se rend à son centre de yoga qui vient d’ouvrir. Elle était devenue professeure de yoga à la fin de sa vie. À ce moment-là, un jeune du quartier fait des tours du quartier sur une motocross qu’il ne sait pas conduire», raconte-t-il tristement.

Un drame qui aurait pourtant pu être évité. « Il n’a pas le permis, il est défoncé au cannabis… Il décide de faire une roue arrière pour impressionner ses copains, et il remonte la rue à toute allure. Une toute petite rue étroite, à 80km/h. Il la percute très violemment. Elle tombe dans le coma quasi immédiatement. Elle décède une semaine après à l’hôpital. C’était en pleine journée, il y avait beaucoup de monde dans la rue, et ce que je raconte dans le livre, c’est tout ce qu’il s’est passé après la collision. Les passants se sont précipités sur ma mère et sur ce jeune pour les aider. Les copains du motard sont arrivés pour retirer la moto et partir avec pour maquiller la scène de l’accident. Une bagarre a éclaté alors que ma mère gisait à terre », témoigne-t-il encore.

J’aurais pu basculer

Paul Gasnier

Un événement qui peut pousser à la colère, voire à la vengeance. C’est ce que l’auteur relate dans son livre. « Ce jeune-là, Saïd, qui a tué ma mère, et tous les jeunes qui font des rodéos urbains, ils sont obsédés par une chose : attirer l’attention de leurs potes qui les regardent. (…) J’aurais pu basculer et devenir un jeune d’extrême droite plein de haine. Ça nous pend tous au nez quand il y a quelque chose comme ça qui nous arrive aussi jeune. Ce n’est pas un hasard si ça m’a mis treize ans pour écrire ce livre. Heureusement que je ne l’ai pas écrit juste après l’accident. Ça aurait été un défouloir », estime-t-il au micro de Sonia Devillers.