Invité de « Face à BFM » ce lundi, le député du Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, a appelé à allonger à trois jours la durée de la carence des arrêts de travail dans la fonction publique, dans le cadre du budget pour 2026.

Voilà un sujet explosif auquel le Rassemblement national pourrait s’attaquer s’il prend du galon après le vote de confiance le 8 septembre. Invité de Face à BFM ce lundi 1er septembre, le député du Rassemblement national (RN), Jean-Philippe Tanguy, a appelé à allonger à trois jours la carence des arrêts de travail dans la fonction publique.

« On ne peut pas dire aux Françaises et aux Français ‘on rase gratis' », a-t-il déclaré répondant qu’il est favorable à appliquer une telle mesure dans le cadre du prochain budget pour 2026.

Pour rappel, le gouvernement avait aussi un temps envisagé d’aligner la durée de la carence des arrêts de travail des fonctionnaires sur celle des arrêts maladie des salariés du privé. Mais l’idée a finalement été abandonnée par le Premier ministre François Bayrou en janvier, sous la pression des socialistes, alors que les débats parlementaires étaient encore en cours pour voter le budget pour cette année.

Des règles très différentes entre public et privé

Ainsi actuellement, seul un jour de carence s’applique aux arrêts de travail dans la fonction publique, là où les salariés du privé ne sont indemnisés par l’Assurance maladie qu’après trois jours d’arrêt de travail.

Mais attention aux subtilités: les fonctionnaires ne sont pas du tout rémunérés pendant le seul jour de carence appliqué à leurs arrêts de travail. On parle en effet de jour de carence d’ordre public, ce concept que la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), le patronat et le gouvernement n’excluent pas de reproduire dans le secteur privé pour générer des économies afin d’endiguer l’augmentation structuelle des indemnités journalières versées aux assurés ces dernières années.

De leur côté, les salariés ont la possibilité, selon les accords de branche et les couvertures prévoyance complémentaire souscrites par leur entreprise, d’être rémunérés au moins partiellement pendant leurs trois jours de carence. Selon les secteurs d’activité, certains ne subissent même aucune perte de revenus.

En revanche, si le gouvernement a cédé aux socialistes et renoncé à l’allongement de la carence des arrêts de travail des fonctionnaires en début d’année, il est quand même parvenu à réduire leur indemnisation. Les trois premiers mois sont payés à 90% du traitement indiciaire, puis l’indemnisation s’abaisse à la moitié du traitement indiciaire pendant 9 mois.

Dans le secteur privé, les salariés en arrêt maladie sont indemnisés à 50% de leur salaire journalier de base… dans la limite d’un plafond fixé en 2025 à 41,47 euros par jour.