En fin d’après-midi, le dimanche 20 juillet sur une Yamaha MT-10 prêtée par un ami, le prévenu âgé de 34 ans a effectué un wheeling sur plusieurs centaines de mètres avec une passagère, son ex-compagne et mère de ses deux enfants, atteignant la vitesse de 163km/h sur une portion limitée à 90.
Interpellé par les gendarmes, il présentait un taux d’alcool de 0,61 mg/l d’air expiré, soit plus d’1,39g d’alcool par litre de sang. Le permis du prévenu récidiviste n’était pas valide puisque ce dernier n’avait pas fait les visites médicales obligatoires pour le récupérer à la suite d’une précédente condamnation en 2022.
Un déjeuner dominical bien arrosé
Les gendarmes ont relevé, au moment de l’interpellation, que le pilote était blessé au bras. Une blessure qui selon eux résulte de l’éclatement d’un pneu dû à une vitesse excessive. « Mon pneu était très usé, je le reconnais », a concédé l’intéressé dans le box, qui a expliqué avoir bu ce jour-là « un apéro… de la vodka » à l’occasion d’un repas dominical. Face au tribunal présidé par Isabelle Demarbaix-Joando, le trentenaire n’a pu expliquer son comportement, si ce n’est qu’il ne pensait pas prendre le volant après avoir tant bu.
Du sursis requis
La procureure Sonia Moreno a insisté sur la gravité des faits, survenus dans « un point accidentogène où circulent de nombreux automobilistes », comme l’ont relevé les gendarmes. Si elle a rappelé que « s’alcooliser lors d’un déjeuner n’est pas interdit », elle a souligné la prise de risques considérable et a requis 18 mois d’emprisonnement intégralement assortis d’un sursis probatoire de deux ans, comprenant une obligation de soins et un stage de sensibilisation à la sécurité routière, une amende de 200 euros, l’annulation du permis pour un an ainsi que la confiscation du deux-roues.
La défense plaide la seconde chance
Son avocat, Me Valentin Augier, a insisté sur le profil d’un homme « inséré professionnellement depuis 2013 », qui « s’est construit seul » dans un cadre familial fragile. Il a souligné que « le passage en détention provisoire, pour quelqu’un de socialement inséré, ne peut que servir de leçon ». Le trentenaire a déjà passé un mois et demi derrière les barreaux dans l’attente de son procès et dit vouloir « reprendre [sa] vie en main ».
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet concernant la peine, mais il devra s’acquitter d’une amende de 300 euros. Son permis de conduire a cette fois été annulé et lorsqu’il l’aura repassé, son véhicule devra être équipé d’un éthylotest anti-démarrage (EAD) pendant deux ans. La moto a, quant à elle, été confisquée.