A l’occasion du Labor Day (la fête du travail aux Etats-Unis), des milliers de personnes se sont mobilisées dans plusieurs grandes villes américaines pour protester contre l’administration Trump et afficher leur soutien aux travailleurs. Selon le New York Times et USA Today, ces rassemblements, parfois modestes en taille, s’inscrivent dans la continuité d’un cycle de manifestations régulières menées depuis plusieurs mois par des groupes progressistes, des syndicats et des responsables démocrates.

La plus forte mobilisation a eu lieu à Chicago, où l’hypothèse d’un déploiement de la Garde nationale par Donald Trump a cristallisé les inquiétudes. Le maire Brandon Johnson a conduit plusieurs centaines de personnes dans des slogans exigeant d’investir dans les services publics plutôt que de militariser la ville. Pour de nombreux habitants, l’idée de voir l’armée patrouiller dans les rues ravive la crainte d’une occupation militaire.

Revendications multiples, rejet de Trump

Au-delà de Chicago, la carte des protestations s’est révélée aussi vaste que les thématiques abordées : contestation des projets de redécoupage électoral réclamés par la Maison-Blanche, rejet des coupes budgétaires imposées par le ministère de l’Efficience gouvernementale anciennement dirigé par Elon Musk, ou encore dénonciation des politiques d’expulsions de masse. De l’Indiana à la Géorgie, en passant par l’Arizona, des rassemblements ont donné de la visibilité à ces colères locales.

A Kansas City (Missouri), des centaines de personnes ont exprimé leur opposition aux tentatives républicaines de remodeler les circonscriptions afin de renverser un siège démocrate. A Boston, le traditionnel défilé du Labor Day s’est transformé en marche de contestation, où les pancartes affichaient le slogan « Workers Over Billionaires » (« les travailleurs avant les milliardaires »). La gouverneure Maura Healey et la sénatrice Elizabeth Warren y ont participé. A Los Angeles, un projet artistique monumental a dévoilé les visages de personnes arrêtées par la police de l’immigration, tandis qu’à New York, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés face à la Trump Tower, transformant l’avenue en tribune de résistance.

Une opposition qui nourrit l’action politique

Pour les organisateurs, ces protestations sont un levier pour convertir l’indignation en engagement politique. En Floride, dans le comté de Seminole – territoire qui a basculé en faveur de Donald Trump en 2024 – les responsables démocrates espèrent transformer l’élan des manifestations en mobilisation électorale. Selon eux, le passage de la rue aux urnes reste la meilleure manière de contrer les ambitions de l’exécutif.

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Même si ces mobilisations ne rassemblent pas toujours des foules massives, elles traduisent la volonté d’une partie de l’électorat progressiste de maintenir une pression constante sur Donald Trump et d’incarner une opposition visible et durable. Cela sera-t-il suffisant pour peser ? Difficile à dire. En effet, il faudra plutôt attendre les élections de mi-mandat (midterms) en novembre 2026 pour mesure l’impact réel de ces mouvements de protestations.