De comédienne à musicienne, il n’y a qu’un pas ! Depuis ses débuts à l’écran, Carla Paoli a parcouru du chemin. Formée au théâtre à Paris, habituée des tournages insulaires, elle a longtemps cherché sa voie entre écriture, jeu et assistanat de réalisation. Mais l’envie de musique, discrète jusque-là, a fini par s’imposer.
« J’essayais de boucler un scénario, mais je tournais en rond. Un jour, durant l’été 2022, j’ai écrit une chanson pour penser à autre chose. En une demi-heure, j’avais tout : paroles, accords, mélodie. C’était une évidence », se souvient-elle. Pour Carla, cette bascule artistique n’a rien d’un reniement. « Je vois la musique comme une continuité, souligne l’insulaire. Le théâtre m’a appris à prendre la parole, le cinéma à ne pas avoir peur de la caméra. Avec la chanson, je peux raconter mes propres histoires. Je ne dépends plus du regard d’un réalisateur ou d’un casting. »
Le temps du cinéma n’est pourtant pas révolu. « J’ai eu de belles expériences sur les tournages, même comme assistante de réalisation pour Mélanie Laurent lors du tournage de Voleuses. Mais sur le plateau, je n’étais déjà plus là, dans ma tête j’étais passée à la musique. »
Une rencontre décisive
Ce tournant, Carla le doit aussi à une rencontre, ou plutôt à une amitié de longue date, qui s’est transformée en collaboration artistique. Jean-Thomas Mallory, musicien balanin et fils de l’auteur Michel Mallory, joue un rôle essentiel dans cette transition. « Je lui ai fait écouter mes chansons. Il m’a dit de venir les enregistrer chez lui. Ç’a été le déclic », raconte Carla.
Très vite, la complicité devient double, artistique et personnelle. « Depuis que je travaille avec lui, j’ai énormément progressé. Il me pousse à aller plus loin, à me dépasser. Grâce à lui, mes chansons ont pris une dimension nouvelle », poursuit-elle. Aujourd’hui compagnon et producteur, Jean-Thomas l’accompagne dans ses choix et ses enregistrements. Ensemble, ils ont créé leur propre maison d’édition. « C’est difficile, il y a beaucoup de concurrence, mais j’aimerais construire une carrière libre, avec mon identité », affirme la musicienne.
Que toi, un premier pas musical
Sorti le 15 juillet dernier, Que toi marque une étape fondatrice. Ballade pop lumineuse, la chanson révèle une artiste qui ose se dévoiler. « C’est la première chanson d’amour que j’ai écrite, pour mon copain. Elle me faisait peur, elle était trop intime. Mais je savais que si je ne la sortais pas tout de suite, je ne le ferais jamais », estime-t-elle.
Le choix n’est pas anodin. « J’avais déjà beaucoup d’autres chansons écrites, mais celle-ci était spéciale, sourit-elle. C’était un peu un pari avec moi-même. »
Le clip du premier single de Carla Paoli a été tourné à l’iPhone dans son salon avec deux amis. Carla Paoli
Le clip, tourné à l’iPhone dans son salon avec deux amis, illustre déjà sa volonté d’imaginaire visuel. Inspirée par les dessins animés et la bande dessinée, Carla Paoli développe une esthétique singulière. « J’aimerais apporter quelque chose de coloré, presque étranger à la chanson française, comme une comédie musicale version Tim Burton », confie-t-elle. Une approche nourrie de son passé de comédienne, qui lui donne une aisance devant la caméra et une envie de mettre en scène ses chansons comme de petites histoires.
« J’ai déjà tout un album écrit »
Carla Paoli n’entend pas s’arrêter à ce premier single. Un deuxième sortira au mois de septembre, avant un album attendu pour 2026. « J’ai déjà tout un album écrit. Mon objectif est de sortir au moins cinq chansons cette année. J’aimerais me présenter au public et peut-être m’entourer d’un manager, un tourneur, des personnes qui pourront m’accompagner », espère-t-elle.
Depuis l’été dernier, la jeune artiste a aussi multiplié les concerts dans des bars et restaurants de Balagne. Pour ne pas perdre son intermittence, elle monte un répertoire de reprises et commence à tester ses propres compositions. « C’était un défi, j’avais peur de monter seule sur scène. Mais cette expérience m’a donné confiance et m’a permis de progresser énormément. »
Des influences musicales variées
Aujourd’hui, elle rêve de faire évoluer ses concerts vers une forme plus scénique, nourrie par son bagage théâtral. « J’aimerais amener une vraie dimension visuelle à mes lives, presque comme une pièce musicale », glisse-t-elle.
Ses influences reflètent à la fois sa génération et ses affinités artistiques : Pomme, « une inspiration de longue date », Yoa, Barbara, Françoise Hardy ou encore Billie Eilish. Ses chansons abordent l’amour, mais aussi le désordre intérieur, les doutes et les combats féminins. « J’écris depuis un regard de femme de ma génération. Ce sont nos histoires, nos désirs, nos empêchements que je veux raconter. »
À travers ses titres, Carla Paoli souhaite construire une identité forte, à la croisée des univers musicaux et visuels. « Je veux faire une musique sincère, qui me ressemble et qui puisse parler à ceux qui m’écoutent. Ce n’est que le début, conclut-elle, mais je sens que je suis exactement là où je dois être. »