À écouter les deux « clans » de gauche à Nice, si le rassemblement en vue des élections municipales patine, c’est la faute de… l’autre. Chaque camp jure qu’il a été le premier à appeler à l’union. Chaque camp jure que sa main est plus tendue que celle de son voisin.
Mais, dix mois après les premières discussions en vue de cette échéance électorale cruciale, la gauche et les écolos en sont au même point. D’un côté le trio Les Ecologistes-PS-PCF, de l’autre ce qu’il reste du collectif ViVA! et la France insoumise. Chacun échafaudant, dans son coin, son programme pour Nice. Qui, peu ou prou – hors certaines questions sécuritaires, comme le sujet des violences policières – est analogue.
Une carte à jouer face au duel Estrosi-Ciotti
Sauf que désormais, le combat approche et l’union urge. Un grain de sel nommé Éric Ciotti vient d’accélérer le mouvement. L‘annonce de sa candidature a ouvert davantage de perspectives à la gauche-écolo. Bien plus qu’en 2020, elle a tout à gagner à ne présenter qu’une seule et unique liste lors du scrutin des 15 et 22 mars. Elle a une carte à jouer face au tant attendu duel fratricide: Estrosi-Ciotti.
« Soyons responsables, mettons les ego de côté et travaillons tous ensemble, rassemblons tout le monde », lance Julien Picot, patron du PCF 06 et chef de file de son parti pour les élections municipales. Et tout le monde, ça veut dire « tout le monde », insiste le leader politique. Pas de persona non grata, pas de parti indésirable. « L’union de la gauche, ce sera sans ligne rouge. Nous, nous n’en avons aucune », appuie l’allié de Juliette Chesnel-Le Roux, patronne des Écologistes, et Patrick Allemand, chef de file des socialistes. Allusion à peine voilée aux « exigences » assumées des insoumis niçois, dont les deux représentants – Anne-Laure Chaintron et Olivier Salerno – ont tenu une conférence de presse samedi. Parmi leurs revendications: que Place publique (le parti de centre-gauche de Raphaël Glucksmann) soit exclu de cette coalition et que le Parti socialiste soit positionné derrière LFI. « Nous, voilà comment on voit les choses: il faut respecter toutes les sensibilités si on veut réussir notre rassemblement » persiste Julien Picot au nom de la gauche-écolo.
« Ce qu’ils veulent c’est imposer leur hégémonie »
Agacé par l’appétit des insoumis, le communiste décrypte: « Ce qu’ils veulent c’est imposer leur hégémonie. Ils disent que la première place doit revenir à quelqu’un sans parti, mais ils pensent à Mireille Damiano [Tête de liste de ViVA! lors des élections municipales de 2020] puis ils veulent la seconde place pour LFI, puis la 3e, la 4e… En fait, ils veulent un maximum de places en haut de la liste ». « Nous, on souhaite que ça se fasse dans le respect de toutes les tendances. D’ailleurs, on va encore essayer de discuter, de leur proposer une liste unique sans ligne rouge. D’ici la fin de la semaine, c’est prévu, on doit rencontrer ViVA! et ensuite LFI », révèle le patron des communistes.