La Société Universelle de l’hindouisme exhorte l’Opéra National de Bordeaux à retirer les représentations de Lakmé, programmées fin février 2026. Selon cette organisation religieuse, l’opéra de Leo Delibes « banalise gravement les traditions hindoues ».

C’est dans un communiqué, publié dans le Montana où il réside, que Rajan Zed, président de la Société Universelle de l’hindouisme, une association qui représente une religion forte de près de 1,2 milliard de fidèles dont un très grande majorité (80%) en Inde, demande avec insistance à l’Opéra National de Bordeaux de retirer les représentations de Lakmé (dans une version « revisitée ») programmées du 24 au 26 février 2026 au Grand Théâtre.

Pour rappel, l’intrigue de l’œuvre lyrique de Léo Delibes se déroule à la fin du XIXe siècle en Inde, alors sous domination britannique. Une époque au cours de laquelle, sous la pression de l’occupant, beaucoup d’hindous ont été contraints de pratiquer leur religion dans la clandestinité. La Société universelle de l’hindouisme estime donc que cet opéra « constitue un dénigrement flagrant d’une riche civilisation et témoigne d’attitudes orientalistes du XIXe siècle ».

L’organisation avait fait, en vain, la même demande au Washington Concert Opera

Dans son communiqué, Rajan Zed ajoute qu’il est « hautement irresponsable » pour un établissement comme ONB de programmer un tel opéra qui avait été accusé de « se moquer des autres cultures, d’utiliser une terminologie coloniale (…) de présenter une caricature occidentale de l’héritage oriental, d’encourager les stéréotypes ethniques et de réimaginer les traditions-pratiques-divinités hindoues ».

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Le président de cette puissante organisation n’hésite pas à s’adresser nommément au président du conseil d’administration de l’Opéra National de Bordeaux Dimitri Boutleux, à son directeur général Emmanuel Hondré et au directeur musical Joseph Swensen, auxquels il demande, non seulement le retrait de l’œuvre, mais également des excuses « pour ce choix inapproprié » et leur suggère de suivre une formation de sensibilisation culturelle « afin que de telles choses inappropriées ne se produisent pas à l’avenir ».

Le communiqué reprend pratiquement mot pour mot les éléments de langage et les arguments qui avaient été utilisés dans une démarche identique mais vaine lorsque le Washington Concert Opera avait annoncé la programmation de Lakmé en mai 2022.

Philippe Gault

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