l’essentiel
À quelques heures du coup d’envoi de la saison, ce mardi soir à Créteil pour l’entrée en lice du Fenix Toulouse en Coupe de France, son président Philippe Dallard s’est confié à « La Dépêche du Midi ».
Alors que le Fenix a terminé les deux dernières saisons à la quatrième place, derrière un trio (Paris, Nantes, Montpellier) qui semble inaccessible, dans quel état d’esprit abordez-vous cet exercice ?
Pour conquérir cette quatrième place il a fallu tellement d’abnégation, de travail, de souffrance que nous en avons profité dés le soir de la dernière journée. J’y tenais car il ne faut ni galvauder ni banaliser ce qui est une vraie performance : jamais depuis que le PSG est le PSG (propriété de Qatar Investment Authority depuis 2012, NDLR) le quatrième n’avait été deux ans de suite le même. C’est la meilleure preuve de notre régularité. Et cela donne automatiquement l’envie d’y revenir (sourire).
En Coupe d’Europe ?
Oui. Une belle saison c’est une saison avec la Coupe d’Europe et les voyages qui vont avec. On sait que l’on va être attendu partout mais on n’a pas peur. On s’attend à souffrir, surtout en première partie de saison car notre effectif est touché par des blessures (Jarry, Martins Vieira) tandis que d’autres ne reviennent à peine (Kempf, Brolin, NDLR). Ce n’est pas la préparation idéale mais à Toulouse on n’est jamais aussi bon que dans la difficulté.
À lire aussi :
Fenix Toulouse : « On manque tellement de monde », le coach toulousain inquiet avant le dernier match amical de la préparation
L’objectif c’est donc le Top 5 ?
On peut imaginer que nous avons atteint notre plafond de verre mais on va quand même continuer de chercher à faire mieux (sourire). Les trois équipes devant nous sont intouchables : on a le tiercé même si on n’a pas l’ordre. Le quinté ? Il faut que l’on soit dedans. À Toulouse nous ne sommes que deux à jouer l’Europe : le Stade Toulousain et le Fenix et on est nourri par ce besoin de représenter le club au-delà des frontières.
Concrètement quel sera le budget du club cette saison ?
Un peu moins de 4 millions d’euros, en légère hausse par rapport à la saison dernière. C’est l’équivalent du 12e budget du championnat, sachant que le budget moyen en France est de 5,8 millions et le budget médian (les 7 plus gros et les 7 plus petits, NDLR) de 4,6. Nous serons donc en dessous des deux. C’est sûr qu’avec ces moyens on ne peut pas se permettre de trop se tromper, ni sur le recrutement, ni sur le management.
Quelles sont selon vous les clés de cette réussite ?
Je veux bien croire que certains soient lassés de nous voir mieux classés qu’eux alors qu’ils ont un budget nettement plus important mais sans doute cela traduit-il la qualité du travail fourni ici. Les joueurs qui quittent Toulouse sont tous de meilleurs joueurs qu’en arrivant et beaucoup restent ici alors qu’on leur propose plus ailleurs. Nous avons d’excellentes conditions de travail : on récupère mieux, on se soigne mieux, on voyage mieux. Il y a une vraie complicité entre nous tous, des joueurs au président. Je ne dis pas que l’on est meilleur, je dis que l’on est différent car on n’a pas le choix. Et puis tout le monde en a peut-être un peu marre de voir Danijel Andjelkovic meilleur coach de France (2022, 2023 et 2025, NDLR) mais il faut bien reconnaître que c’est vraiment le meilleur avec Rémi (Calvel, son adjoint, NDLR).
Ces distinctions attisent de plus en plus les convoitises : cette saison peut-elle être la dernière de Danijel Andjelkovic à la tête du Fenix ?
Je ne crois pas non. Il est sous contrat jusqu’en 2027. Il sait ce qu’il fait. Le jour où il voudra partir cela se réglera en deux minutes car j’ai énormément de respect pour lui. Dans le même ordre d’idée, nous avons prolongé Rémi Calvel (jusqu’en 2027, NDLR) : on s’est fait un resto et cela a duré quarante-huit secondes (il éclate de rire).
Dernière question : le Toulouse Basket Club a récemment annoncé les arrivées conjointes de personnalités du sport comme Antoine Dupont, Xavier Marchand ainsi que Big Flo et Oli comme investisseurs. Que cela vous inspire-t-il ?
Nous ne sommes jaloux personne. C’est une bonne chose que ceux qui réussissent réinvestissent dans le sport toulousain. Que les sportifs aisés, toulousains veuillent investir dans leur ville je ne peux que m’en réjouir. Il y a de la place pour tout le monde, on supporte tous les clubs. Maintenant il faut que les outils suivent. Que cela donne des idées aux autres, et s’ils veulent venir au Fenix c’est avec grand plaisir !