Par

Eloïse Aubé

Publié le

2 sept. 2025 à 7h06

La tension monte. Le 8 septembre 2025, François Bayrou va demander un vote de confiance au Parlement et le gouvernement joue gros. En effet, le RN, LFI, les écolos et le parti communiste ont déjà annoncé leur intention de voter contre. Ce qui pourrait ouvrir la voie à la démission du Premier ministre.

Et en Seine-Maritime, que vont voter nos députés ?

Jean-Paul Lecoq (Gauche Démocrate et Républicaine)

Ce n’est un secret pour personne. Le député Jean-Paul Lecoq a d’ores et déjà annoncé qu’il n’accorderait pas sa confiance au gouvernement Bayrou. Dans un communiqué publié peu de temps après l’allocution du Premier ministre, l’ancien maire de Gonfreville-L’Orcher appelle à « un changement radical de politique publique pour remettre de l’égalité de traitement, notamment fiscal, entre les citoyens ; pour remettre de la justice face à l’arbitraire qui se développe ; pour remettre de la paix là où ils misent sur les guerres. » Et de compléter :

Ce gouvernement doit tomber entraînant et refermant avec lui le sombre bilan des politiques macronistes qui ont affaibli le pays, divisé la nation, et abimé les services publics comme les finances publiques.

Jean-Paul Lecoq

Agnès Firmin Le Bodo (Horizons)

L’ancienne ministre de la Santé l’affirme : elle votera pour la confiance. D’abord « parce que nous appartenons à cette majorité puis parce que nous revendiquons la nécessaire stabilité pour avancer ». Un argument qui fait écho à la situation budgétaire du pays évoquée par le Premier ministre et la nécessité de réaliser des économies de plus de 40 milliards d’euros pour éponger la dette.

« Ceux qui ne répondront pas à cette question, c’est qu’il ne partage pas ce constat ». Et d’aller plus loin en pointant du doigt l’opposition : « l’un veut le chaos et l’autre réclame la dissolution en pensant pouvoir dégager une majorité […] mais la seule question à laquelle nous devons répondre c’est ce constat de la dette. Ceux qui ne voteront pas sur ça sont irresponsables ».

Peu confiante de l’issue du 8 septembre ? « Chacun doit prendre ses responsabilités » dit-elle.

Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons)

Pour la députée de la 9ᵉ circonscription, la réponse est claire : elle votera pour la confiance afin « d’éviter une nouvelle crise qui ferait souffrir notre pays encore un peu plus ». Comme sa consœur seinomarine Agnès Firmin Le Bodo, elle appelle à un vote de responsabilité.

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Qu’est-ce qu’un vote de confiance ?

 Il s’agit d’un dispositif ancré dans la Constitution du 4 octobre 1958 selon lequel le Premier ministre peut « engager devant l’Assemblée nationale la responsabilité du gouvernement sur son programme ou sur une déclaration de politique générale ». En somme, si les députés n’accordent pas leur confiance à la politique générale (au moins 289 voix sur les 577 députés que compte l’Assemblée nationale), alors le gouvernement de François Bayrou devra démissionner.

Florence Hérouin-Léautey (Socialistes et apparentés)

« En annonçant hier soir qu’il sollicitera un vote de confiance le 8 septembre, le Premier ministre a organisé sa propre liquidation. Je voterai évidemment contre », a fait savoir, très vite, via un communiqué, la députée PS de Rouen (et Mont-Saint-Aignan et Déville-lès-Rouen), Florence Hérouin-Léautey.

Cette crise est le résultat de huit années de choix politiques d’Emmanuel Macron : toujours plus de précarité pour les classes populaires, toujours plus d’avantages pour quelques-uns. François Bayrou a confirmé son incapacité à rompre avec cette logique injuste : en présentant un budget insoutenable par les efforts exigés

Florence Hérouin-Léautey
Députée de la première circonscription

Édouard Bénard (Gauche Démocrate et Républicaine)

Le son de cloche est identique du côté de ses collègues de la NFP, « le 8 septembre, sans allégresse ni peine, on dégage le gouvernement et son scénario de massacre à la tronçonneuse », pour Édouard Bénard (PC), député de Saint-Étienne-du-Rouvray. « Non, l’austérité et les discours sur la purge ou le chaos martelés de plateaux en plateaux ne sont pas une fatalité ! »

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Alma Dufour (La France insoumise)

Alma Dufour (LFI), annonce aussi clairement la couleur avec ce mot d’ordre relayé sur les réseaux sociaux : « On vire Bayrou le 8, on bloque tout le 10. » En référence à la manifestation du 10 septembre.

Gérard Leseul (Socialistes et apparentés)

Sur les réseaux sociaux, le député Gérard Leseul (PS), a affirmé que le 8 septembre prochain, il votera contre la confiance à François Bayrou. L’élu justifie sa position en expliquant que le Premier ministre a « multiplié les provocations et a refusé le dialogue, notamment sur les retraites ». Il dénonce aussi le fait que le chef du gouvernement n’a pas ouvert de discussion sur la question budgétaire.

Interrogé par 76actu, le député de la Seine-Maritime évoque une « rupture totale de confiance avec le Premier ministre ». « Il n’y a pas eu de main tendue de la part du Premier ministre. Il a voté des budgets en déséquilibre. Il n’est plus l’homme de la situation »,

Concernant les mesures annoncées par le gouvernement pour réaliser les 44 milliards d’euros d’économies réclamés par l’Europe, Gérard Leseul déplore « des propositions injustes pour la France. On ne peut pas construire l’avenir de la France dans l’injustice et la précarité ».

Annie Vidal (Horizons)

Pour Annie Vidal (Horizons), le vote sera, évidemment, tout autre, « choisissons la responsabilité plutôt que le chaos », indique-t-elle à 76actu. « Il y a un budget qui mérite un débat. Il y a une base, à nous, les députés, de le rendre le plus consensuel possible », assure l’élue du plateau est. Concernant les 44 milliards d’économies prévues dans le budget, Annie Vidal approuve : « Il faut entrer dans une stratégie de restauration publique. Nous n’avons pas le choix ! Qu’est-ce que l’opposition a à proposer ? C’est une question de responsabilité. »

Avec la probable chute du gouvernement, la députée Horizons craint surtout que les élus prennent du « retard. Le budget sera fait à la va-vite en fin d’année et on va retarder les prises de décision. » De manière plus large, elle observe : « c’est notre [les députés] rôle de travailler ensemble. C’est le message envoyé par les Français. Ils l’ont montré en 2022 et en 2024 lors des législatives. Sortons des postures politiques », exhorte-t-elle.

Votre député va-t-il voter la confiance au gouvernement de Bayrou ?

Florence Hérouin-Léautey (PS) : non
Annie Vidal (HOR) : oui
Édouard Bénard (PC) : non
Alma Dufour (LFI) : non
Gérard Leseul (PS) : non
Patrice Martin (RN) : non
Agnès Firmin le Bodo (HOR) : oui
Jean-Paul Lecoq (PC) : non
Marie-Agnès Poussier-Winsback (HOR) : oui
Robert Le Bourgeois (RN) : non

Avec A.F. et T.R.

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