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Rédaction Rugby

Publié le

2 sept. 2025 à 6h30

C’est tout sourire, paré du nouveau maillot de Lyon sur les épaules et d’un jogging gris que s’est présenté Baptiste Couilloud, en habitué, à la traditionnelle causerie de rentrée de la Ligue nationale de rugby, lundi. À cette occasion, Actu Rugby a pu échanger un bon moment avec le demi de mêlée international (28 ans, 17 sélections) qui trépigne de retrouver les terrains après une opération de l’épaule gauche. Et qui espère guider son équipe le plus loin possible de la bataille au maintien dans laquelle elle s’est enlisée les deux dernières saisons (11e place). 

Actu : Vous avez manqué les deux dernières journées la saison passée afin d’être opéré de l’épaule gauche, pour un retour qu’on imaginait alors autour de fin septembre, début octobre. Où en êtes-vous de votre protocole de reprise ?

Baptiste Couilloud : Je ne peux pas être aussi précis. Ça fait presque trois mois jour pour jour que je me suis fait opérer, je commence donc à avoir des signaux positifs par rapport à mon retour à la compétition. Je sens que les douleurs commencent à s’estomper petit à petit et j’aimerais bien pouvoir reprendre les entraînements collectifs d’ici quelques semaines. En fonction de la façon dont se dérouleront les premières semaines d’entraînement, en découlera ma capacité ou non à pouvoir reprendre la compétition. Ca fait un moment que j’ai repris la course. J’ai repris musculation du haut du corps et le renforcement la semaine dernière. Après, au-delà de pouvoir reprendre, il faudra aussi être en capacité de performer parce que notre championnat est hyper exigeant et il ne laisse pas trop le droit à l’erreur.

Vivre une préparation en étant blessé, ça doit être un peu particulier…

B.C. : J’ai été avec le groupe, mais c’est vrai que c’est assez particulier de vivre une prépa en dehors de l’équipe parce qu’on ne se sent pas forcément intégré. Comme tu ne fais pas partie des entraînements, tu ne partages pas les mêmes souffrances que tes coéquipiers. Mon désir, c’est de reprendre vite avec l’équipe pour retrouver un peu le plaisir du jeu et le plaisir du rugby. 

« Le nécessaire pour que ce soit différent cette saison »

Avec le recul, comment lisez-vous la saison dernière (11e place, finaliste de Challenge Européen). Qu’est ce qu’il faut en garder ?

B.C. : Ça a été une saison très mouvementée… Il en découle quand même beaucoup de frustration parce qu’on finit sur une note négative en perdant cette finale de Coupe d’Europe (victoire de Bath, 37-12). Et en finissant 11e du Championnat avec cinq défaites d’affilée sur les cinq derniers matchs du Top 14… Maintenant, je pense qu’on a su mettre en place des choses qui vont nous permettre aussi de grandir cette saison. La stabilité qu’on connaît, avec le maintien du staff qui était en place l’année dernière et l’arrivée de Karim (Ghezal) notamment, nous permet de construire sur des bases qui sont saines et sereines. On a plus qu’à se greffer au projet qu’est en train de mettre en place notre manager pour que pour que ça puisse fonctionner. On fait le nécessaire pour que ce soit différent des saisons précédentes.

Depuis la saison interrompue par le Covid-19 alors que vous étiez 2e du Championnat, le club enchaîne les saisons montagnes russes. Quel sera le visage du Lou cette saison ?

B.C. : Le thème sur lequel on a beaucoup insisté, c’est l’attitude qu’on veut montrer. On sait qu’aujourd’hui, on est obligé de montrer le visage d’une équipe qui a besoin d’être conquérante et qui veut montrer qu’elle a la rage. On est revanchard des saisons qu’on a connues par le passé. Aujourd’hui, notre attitude va primer si on veut faire des résultats. Il y a des choses dans le rugby qui ne demandent pas de talent et qui sont uniquement le fruit d’une attitude positive, de l’engagement. Ce sont ces choses-là qui sont primordiales pour faire une saison réussie.

Baptiste Couilloud inscrit le premier essai du XV de France face à l'Ecosse
Baptiste Couilloud, ici face à l’Ecosse, souhaite aussi relancer sa carrière en bleu. (©Icon Sport)

Votre nouveau président Marc-Antoine Ginon a posé l’ambition d’aller chercher un Top 6. C’est l’objectif affirmé de la saison ?

B.C. : Aujourd’hui, il y a de nombreux clubs qui ont des objectifs assez similaires. Il faut quand même qu’on fasse preuve d’humilité par rapport aux deux saisons qu’on vient de vivre. Les deux dernières années, on a vécu dans la peau d’un club qui jouait le maintien, il faut être lucide. Là, on va entamer cette nouvelle saison avec un esprit de revanche vis-à-vis de ça. Mais on va prendre le temps de voir où on en est après quelques mois de compétition pour pour faire les comptes et voir si on est dans les clous par rapport aux réelles ambitions du club.

Pour aller chercher cette qualification et jouer le haut de tableau, aviez-vous identifié des secteurs prioritaires sur lesquels il fallait encore passer un cap ?

B.C. : Il y a de nombreux secteurs sur lesquels on était en retard sur nos concurrents. Celui sur lequel j’ai encore envie d’insister, c’est notre attitude. C’est elle qui va montrer si on a réellement envie de faire la bataille avec les grosses écuries de Top 14. Si on est prêt à en découdre, qu’on montre de l’engagement, je n’ai aucun doute sur le fait qu’on sera présent cette saison sur les différents secteurs du jeu sur lesquels on est en difficultés l’année dernière. On pourra rivaliser avec tout le monde.

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Vous évoquiez la stabilité autour du staff notamment. L’an dernier, il y a aussi des joueurs qui ont émergé sur lesquels vous allez pouvoir vous appuyer cette saison pour passer un cap. On pense notamment à Mickaël Guillard et Théo William.

B.C. : Complètement. C’est très important pour le club de voir des joueurs issus de sa formation performer au plus haut niveau national et international. Mickaël a connu une ascension fulgurante ces derniers mois. Il a montré au grand public qu’il était prêt pour évoluer à l’échelon supérieur. Il a une capacité à gagner les duels, les contacts, une polyvalence incroyable. Il peut couvrir les postes de 4 à 8 facilement. C’est un profil hybride vraiment très costaud, impressionnant par sa capacité à répéter les tâches. C’est un grand joueur en devenir. Pareil, Théo William s’est révélé vraiment au sein de l’effectif, l’année dernière. C’est bien de pouvoir compter sur des profils comme les leurs pour épauler sur une saison de Top 14, qui comme tout le monde le sait, est très longue.

Côté recrues, il y a un vrai mélange de joueurs prometteurs qui ont explosé en Pro D2 et de joueurs rompus au Top 14. Selon vous, le groupe s’est renforcé intelligemment ?

B.C. : Je le pense. Tous les joueurs qui sont arrivés ont un potentiel énorme. On a beaucoup d’attentes par rapport à eux, parce qu’ils seront très certainement les éléments déclencheurs qui vont nous permettre de franchir ce cap dont on a besoin. On était habitué à voir Jiuta Wainiqolo (Toulon) faire des belles choses. Thomas Moukoro (Vannes), Gabin Lorre (Béziers, 30 essais en 52 matches), Mathis Sarragallet (Grenoble), Arthur Mathiron (Nevers) ont prouvé de belles choses. On attend de leur part la confirmation, même si on croit pleinement en leur potentiel.

Le demi de mêlée de Lyon, Baptiste Couilloud, lors de la causerie de rentrée du Top 14.
Le demi de mêlée de Lyon, Baptiste Couilloud, lors de la causerie de rentrée du Top 14. (©Icon Sport)« Une bonne chose » de débuter face au Racing 92

Sur un plan personnel, ce serait quoi une saison réussie ?

B.C. : Permettre à mon club de jouer le haut tableau. J’ai presque envie de dire que cette année, je suis prêt à mettre un peu ma performance individuelle de côté (il avait terminé meilleur marqueur de la saison passée) si cela permet à mon club de retrouver les phases finales. Et surtout, reprendre du plaisir à jouer les matchs parce que de vivre des saisons où tu joues le maintien, c’est quand même très désagréable au quotidien. On est toujours en stress. L’idée, c’est quand même d’être en capacité rapidement de pouvoir aider mon équipe à jouer le haut du tableau du championnat.

L’équipe commence par un vrai test, en recevant le Racing 92, club contre qui vous avez terminé la saison par une défaite (47-34)…

B.C. : C’est une bonne chose. On va pouvoir prendre notre revanche par rapport à ce qui s’est passé en fin de saison dernière. Perdre à domicile pour le dernier match de nos partants nous a tous laissé un goût amer. C’est un levier de motivation supplémentaire. A défaut d’être sur le terrain, je vais être de plus en plus au contact des coachs et des joueurs. Mon rôle va être d’essayer de leur fournir les clés pour jouer au mieux sur ces premiers matchs et préparer de la meilleure des façons cette première rencontre.

Justine SAINT-SEVIN, à la causerie de rentrée de la LNR

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