Joujou anachronique

Boîte de vitesses mécanique, compteurs uniquement analogiques, vrai frein à main (si, si, celui sur lequel il faut tirer), écran central non tactile (avec Android Auto et Apple Car Play tout de même), la MX-5 va clairement à rebours des modes actuelles. Mais c’est justement ce qui fait son charme. Ça et le plaisir ressenti lorsqu’on s’installe à l’intérieur, en se contorsionnant un peu, beaucoup, selon son gabarit, l’impression d’être assis au ras du sol et de se trouver si petit, si bas, dans le trafic, entouré de gigantesques SUV.
Le coupé japonais est une voiture qui vous fait ressentir les choses, ce qui est assez exceptionnel dans le monde automobile contemporain plutôt aseptisé, et n’a finalement qu’assez peu évolué depuis 1989, ce qui est un compliment. Lorsque vous posez la main sur le levier de vitesses, il vibre. Il y a des bruits mécaniques un peu partout, et à 90 km/h, vous avez déjà l’impression d’être plus à de 130. Pas la peine de rouler vite pour avoir le sourire et se sentir pilote plus que conducteur. De toute façon, en ayant abandonné son moteur 2 litres de 184 ch, qui représentait 52 % des ventes l’an dernier, pour se contenter du 1,5l de 132 ch, la MX-5 n’est plus une sportive.
Mais elle garde depuis toujours ses qualités de propulsion, et surtout sa légèreté, avec à peine plus de 1 000 kg. Cela change tout au volant, « light is right » clamait fièrement Colin Chapman. Il avait bien raison, et la MX-5 est la dernière de sa caste à respecter ce précepte. Avec son gabarit de lilliputien (3,9 m de long, 1,73 m de large), elle est agile et joueuse, pour peu qu’on la pousse dans ses retranchements. Et s’il est clairement difficile d’envisager de faire un Paris – Marseille à son volant, il est tout aussi difficile de trouver dans la production actuelle une voiture plus mignonne et sympa à conduire. Surtout à ce tarif (à partir de 33 000€).