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Rédaction Rennes

Publié le

2 sept. 2025 à 11h20

Vers 3h30, dimanche 6 octobre 2024, deux hommes armés sur un scooter T-Max avaient fait feu à plusieurs reprises sur un passant, qui attendait sa commande devant un kebab de la « rue de la Soif » (rue Saint-Michel), à Rennes. La victime, grièvement blessée, s’était réfugiée dans l’arrière-cour d’un restaurant. Ce jeune homme « très défavorablement connu » et trouvé porteur de cannabis et de cocaïne avait rapidement permis d’identifier les deux auteurs présumés de la fusillade, deux habitants de son quartier, à Maurepas.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a rejeté, vendredi 29 août 2025, la demande de mise en liberté de l’auteur des coups de feu qui avaient grièvement blessé le trafiquant de stupéfiants.

Les deux suspects rapidement appréhendés

André Bakala, un « guetteur », avait ainsi expliqué avoir « dérobé 2 kg de cannabis » avec Ayoub Jellouli l’avant-veille des faits : les deux hommes avaient ensuite « caché ensemble » la drogue dans le parc des Gayeulles, mais le premier avait décidé de doubler le second pour revendre les stupéfiants « à son seul profit », a-t-il été précisé lors de l’audience de la chambre de l’instruction, au cours de laquelle Ayoub Jellouli demandait sa remise en liberté, jeudi 28 août 2025.

Les deux suspects avaient rapidement été appréhendés : André Bakala – dont le nom apparaît très souvent dans les dossiers relatifs aux guerres de territoires sur fond de trafic de stupéfiants à Maurepas, et notamment dans celui lié à la fusillade au cours de laquelle un enfant a reçu deux balles dans la tête à Pacé (Ille-et-Vilaine) – avait déjà été interpellé quelques jours plus tôt pour un « enlèvement d’un individu retenu contre son gré dans une voiture ».

Un passage devant la cour d’assises ?

Il a d’ailleurs été condamné le 13 janvier 2025 par le tribunal correctionnel de Rennes pour l’agression d’un homme à coups de tessons de bouteille, le 5 octobre 2024, quelques heures avant les tirs de la rue de la Soif… Ayoub Jellouli – dit « Chinois » – était aussi présent ce soir-là.

Ils avaient respectivement écopé de quatorze et six mois de prison ferme.

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Reste que cette fois-ci, les deux hommes risquent un passage devant la cour d’assises pour cette « tentative de meurtre » du trafiquant de stupéfiants qui attendait son kebab : dans cette affaire, l’étude de leurs deux lignes téléphoniques a permis aux enquêteurs d’établir qu’ils opéraient « des déplacements identiques » le jour des faits.

« Je me retrouve bloqué pour des faits qui ne méritent même pas d’être en prison », s’est néanmoins offusqué Ayoub Jellouli devant les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, jeudi 28 août 2025.

Ce ressortissant marocain qui vient tout juste de fêter ses 30 ans a fait savoir au passage qu’il avait « des démarches à faire » à l’extérieur de la prison, comme « récupérer [s]es points de permis ». Ce père d’un enfant s’est par ailleurs dit convaincu qu’aucune preuve ne « [l’]incrimine » dans ce dossier.

La demande de remise en liberté rejetée

Mais, du point de vue de l’avocate générale, le « risque de pressions » sur la victime et de « concertation frauduleuse » avec le second suspect justifiait le rejet de sa demande de remise en liberté.

Il y a un risque certain de fuite puisqu’il a mis en place des dispositifs pour se soustraire à son interpellation en se cachant en zone rurale et en cassant sa carte SIM.

Avocate générale

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes s’est rangée à son avis.

CB (PressPepper)

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