« Démêler le vrai du faux » : c’est en ces termes que le député Thomas Cazenave formule son offensive politique contre le bilan de Pierre Hurmic dans un communiqué du 25 août. Avec l’ambition de contrer les « chiffres détournés » comme les « renoncements » de la municipalité actuelle, le député et son mouvement Renouveau Bordeaux passent au crible la gestion de Pierre Hurmic et ciblent notamment la politique menée sur la petite enfance.

« Le vrai bilan, c’est une baisse du nombre de places en crèche alors que la mairie communique sur des centaines de places créées. Pourtant, sur cinq ans, 63 places ont été supprimées », avance un proche de Thomas Cazenave. Pour soutenir ses propos, l’opposition s’appuie sur le rapport de transition écologique et social présenté par la Ville en juin. Celui-ci dénombrait 2 468 places en crèches financées par la municipalité, contre 2 531 en 2020, soit un solde négatif sur le mandat en cours.

Ces places comprennent l’ensemble des structures d’accueil financées par la Ville de Bordeaux : les crèches municipales en gestion directe, les établissements associatifs et privés bénéficiant d’une subvention municipale, ainsi que les places achetées dans des crèches privées partenaires. Réactualisé le 27 août, le document municipal recense désormais 2 488 places, la Ville justifiant l’écart par des « fermetures temporaires pour travaux ».

Pénurie de professionnels

La majorité conteste cette lecture. « Ce chiffre correspond à décembre 2024, mais nous avons déjà basculé depuis sur un solde positif », rétorque Fannie Le Boulanger, adjointe au maire de Bordeaux chargée de la petite enfance. Elle met en avant l’ouverture prochaine des crèches Elsa-Triolet et Eugénie-Eboué-Tell dans les quartiers Brazza et Bassins à Flot qui doivent fournir à elles deux 120 berceaux supplémentaires.

Dénonçant une « vision de la petite enfance centrée uniquement sur la quantité », l’élue écologiste rappelle que la diminution observée en 2024 s’explique par une pénurie de professionnels de la petite enfance, « un phénomène national qui a touché l’ensemble du secteur ». « Nous aurions pu recruter des personnes non qualifiées comme le permettait le décret de juillet 2022. Mais nous avons fait le choix de ne pas dégrader la qualité de l’accueil. »

La municipalité dénonce une « vision de la petite enfance centrée uniquement sur la quantité »

Face à ce qu’elle considère comme une offre insuffisante, l’équipe de Thomas Cazenave propose d’élargir le champ des solutions. Elle plaide notamment pour un soutien municipal accru aux Maisons d’assistantes maternelles (MAM), structures intermédiaires entre l’accueil individuel et collectif. « Elles pourraient être accompagnées plus activement par la Ville dans leur installation que ce soit pour la location ou l’acquisition de locaux », avance un membre de Renouveau Bordeaux, qui entend faire de la petite enfance un des piliers de son programme pour 2026. Thomas Cazenave devrait détailler ses propositions dès septembre.