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Dans une tribune relayée par le journaliste Clodi Pérez dans le quotidien espagnol El País, l’ancien haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a exhorté les États membres à engager des poursuites judiciaires contre les institutions européennes en raison de leur inaction face à la guerre menée sur Gaza. Selon lui, le silence de Bruxelles, malgré les signaux alarmants de violations des droits humains, constitue un manquement grave aux principes inscrits dans les traités européens.

Soutien croissant à l’État palestinien

Cette prise de position intervient alors que plusieurs pays européens affichent leur volonté de reconnaître l’État palestinien, ou se préparent à franchir ce pas à l’approche de la prochaine réunion des Nations unies. Pour Borrell, ce climat traduit une évolution profonde de l’opinion publique européenne, notamment en Espagne, où la perception des événements à Gaza tend de plus en plus vers la qualification d’« épuration génocidaire ».

« L’Europe face à son faillite morale »

Dans son analyse, Pérez rappelle que des milliers d’universitaires et d’intellectuels en Europe comme aux États-Unis ont déjà qualifié la situation d’« épuration », tandis que l’UE continue de maintenir ses échanges commerciaux et de ne pas suspendre ses ventes d’armes à Israël. Borrell s’indigne de cette inertie : « Il existe une volonté claire d’anéantir le peuple palestinien. Si Israël viole les droits humains – ce que tous les indicateurs démontrent – alors n’importe quel État membre, comme l’Espagne, peut saisir les juridictions européennes sur la base des traités de protection des droits fondamentaux. »

Pour lui, Gaza a mis en lumière « l’effondrement moral de l’Europe », incapable de traduire ses principes en actes concrets. Il dénonce l’« indifférence insoutenable » de Bruxelles, affirmant que les textes européens sont pourtant clairs quant aux sanctions en cas de violations du droit international humanitaire.

Héritage de la Shoah et blocages politiques

L’ancien chef de la diplomatie européenne a également pointé la responsabilité historique des élites politiques européennes, notamment en Allemagne, en Autriche et en Slovaquie, où le poids de la mémoire de la Shoah continue d’entraver une prise de position ferme. Selon lui, cette « culpabilité historique » nourrit un réflexe quasi automatique de soutien inconditionnel à Israël, au détriment d’une approche équilibrée et fondée sur le droit international.

Une comparaison avec l’Ukraine

Borrell établit enfin un parallèle avec la guerre en Ukraine, où la peur historique de l’arme nucléaire russe a freiné les livraisons d’armes à Kiev et aggravé la durée du conflit. Il estime que la même paralysie morale est aujourd’hui à l’œuvre face à Gaza.

En conclusion, il appelle les 27 États membres à recourir aux tribunaux européens pour contraindre Israël à respecter le droit international, soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’immobilisme politique et moral qui caractérise l’Europe depuis le début de la guerre.

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