Après Celebrity en 1998, où Donald Trump jouait son propre rôle de magnat new-yorkais du BTP, le cinéaste rêve de filmer à nouveau avec le président des États-Unis.

À 89 ans, Woody Allen multiplie les provocations. En ce début septembre, le réalisateur new-yorkais a déclaré au micro du podcast Club Random du célèbre animateur Bill Maher, vouloir « faire tourner Donald Trump  » dans son prochain film. Woody Allen lui avait déjà confié une brève scène en 1998 dans Celebrity. Dans ce film choral avec Kenneth BranaghLeonardo DiCaprio et Winona Ryder, Donald Trump joue son propre rôle. Répondant à un journaliste people, le magnat du BTP y fait preuve d’autodérision parlant de détruire l’iconique cathédrale new-yorkaise St Patrick : « je vais sans doute la remplacer par un très haut et très bel immeuble de bureaux ».

Cette scène a laissé d’excellents souvenirs à Woody Allen. « Donald Trump est un excellent acteur. C’est très agréable de travailler avec lui. Il est charismatique à l’écran, il connaît ses répliques, il est poli avec tout le monde et il a du flair pour le business du divertissement. » Et le réalisateur quatre fois oscarisé d’ajouter : « je suis un des rares cinéastes à pouvoir me vanter de l’avoir eu devant ma caméra. S’il me laissait le filmer maintenant qu’il est président, je ferais des miracles. » Absent de la scène publique depuis la fin août, Donald Trump n’a pas encore répondu. Nul doute que son ego sera flatté. Être complimenté par Woody Allen, c’est autre chose que par Steven Seagal et Gloria Gaynor.


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Bill Maher lui a aussitôt demandé si c’était une réaction à la « cancel culture » qui a frappé le cinéaste quatre fois oscarisé. Accusé d’inceste par son ex-compagne Mia Farrow et par deux de leurs enfants dont l’excellent journaliste d’investigation Ronan Farrow, Woody Allen n’a jamais été condamné mais sa cote aux États-Unis, est au plus bas depuis des années. Ses films ne plaisent qu’en Europe. Woody Allen a précisé avoir voté pour Kamala Harris en 2024. Toujours dans ce podcast, il a répété être en désaccord avec 99% des décisions de l’occupant de la Maison Blanche.

Série de controverses

Depuis un mois, le cinéaste multiplie les controverses. Alors que les Américains se passionnent pour l’affaire Epstein, une lettre envoyée par Woody Allen a été rendue public. Le cinéaste félicite Epstein pour ses 63 ans et compare en riant les fêtes du milliardaire au château de Dracula. La semaine dernière alors que Poutine noyait l’Ukraine sous les bombes et multipliait les assassinats ciblés, le réalisateur a participé en visio à un festival moscovite.

Faire désormais l’éloge de Donald Trump est assez étonnant. À supposer que le président des États-Unis accepte de se faire filmer, comment Woody Allen fera-t-il financer ce film ? Depuis des décennies, ses financiers sont européens.