« Base militaire. Entrée interdite ». Au fond du parc de la Citadelle, nombreux sont les passants qui ont eu envie de voir ce qui se passait derrière. Cela faisait vingt ans que ce lieu était fermé au public. Le temps d’un week-end, pourtant, cet écriteau a disparu de la surface. Ces samedi et dimanche 14 et 15 juin 2025, les plus curieux d’entre nous ont pu avoir leur réponse : la Citadelle organisait ses portes ouvertes. Le Pépère n’a pas pu s’empêcher d’aller y faire un tour. Chaleur, foule, militaires, reconstitution… Retour sur une demi-journée spectaculaire.
14 juin 2025, 16h40 : le Pépère aperçoit au loin une file d’attente. Pas de doute, c’est bien là. Plus on se rapproche, plus la file s’allonge. A ce rythme, on croit ne jamais pouvoir rentrer à l’heure. Des interrogations émergent : « mais à quoi ont servi les réservations ? ». Plusieurs personnes quittent la file, abandonnent l’idée, d’autres pestent contre une « drôle d’organisation ». À côté, des familles, des couples demandant aux militaires s’ils peuvent rentrer sans tickets et partent désenchantés. On avance près de la porte, les enfants veulent faire des photos dans les camions, et on se prépare aux deux minutieux contrôles. Militaire, on a dit.
Même les plus grands redeviennent des enfants
On entre dans la cour, et on s’émerveille devant les bâtiments… mais surtout les activités. SCAR-L, le SCAR-H, la minimi mK3… Au stand d’armes, on découvre les différents armements légers de l’armée belge. Les militaires nous les présentent dans des termes très techniques, nous proposent de les porter… Les enfants les accablent de questions : « c’est ça que tu utilises? » « combien elle pèse? » « combien ça pèse, un uniforme complet ? ». Saviez-vous que la tenue militaire, sac et casque compris, pesait 50 kilos ? Derrière nous, encore une queue. Petits et grands s’amusent à se prendre en photo sur le toit du tank, casque militaire en guise de couvre-chef, et à découvrir son intérieur. Un vrai retour en enfance pour certains… qui avaient l’air plus excités que leurs enfants. Attention à la tête ! Ici, il ne faut pas être grand : « en général, il faut mesurer un mètre soixante », nous explique le pilote.
Les enfants montent sur les tanks © Suzanne DUPUIS BLONDEAU / Pépère News
Dans l’attente, le Pépère est allé à la rencontre du Sergent Gauthier Vereecken. Quelques mois plus tôt, il était en Pologne, pour former les soldats ukrainiens. Pour lui, on ne « devient pas militaire juste pour avoir un travail » : l’armée est une « école de la vie », qui doit rester « rustique, sérieuse, surtout dans le climat géopolitique actuel ». Une phrase qui rentre fort en résonance avec les annonces très contestées d’Emmanuel Macron, qui ont pour objectif de doubler le budget militaire et de réintroduire le service militaire. Certains pourraient même se demander si cet événement n’était pas organisé dans le seul but de faire accepter en douceur l’idée d’un retour du service national. Mais le Sergent Vereencken nous explique que l’armée belge a été invitée par la France, dans le cadre du projet CaMo qui lie la France et la Belgique, pour faire découvrir à la population les armées avec lesquelles la France co-travaille. La journée serait alors une occasion de rassurer la population et de lui faire découvrir un endroit phare de Lille.
Voyage dans le temps à la Citadelle
Il est 19 heures, le Pépère part s’acheter une barquette de frite et se retrouve dans une reconstitution des différents corps de l’armée à plusieurs époques. Parmi les reconstitutions, un ancien lieutenant-colonel discute avec l’infirmière. L’un nous explique ne jamais avoir voulu quitter l’armée, l’autre être fan d’histoire. Le premier nous raconte ses anecdotes dans le métier, ses souvenirs, son départ à cause d’un chef avec qui le courant ne passait pas, les évolutions du service militaire, et l’autre nous dit, en rigolant, de faire attention, parce qu’il pourrait continuer pendant 3 heures.
L’infirmière et l’ancien lieutenant-colonel discutent
© Suzanne DUPUIS BLONDEAU / Pépère News
Il est 20h. La première journée se finit, et c’est une réussite. Le public en redemande. « Ce n’arrivera pas tout de suite, il nous a fallu plus de six mois très intenses pour préparer cet événement », nous explique un soldat. Avant de partir, le Pépère se pose devant la scène. Le groupe Disc’over entame des reprises de chansons cultes des années 1980, et le suivant est acclamé par l’armée – beaucoup pensent que l’un des membres est un de leurs collègues.
Il est 21 heures, et le Pépère dit au revoir à la Citadelle, sans savoir quand il pourra y revenir.
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